Vous avez forcément vu leurs images sur internet.
La chronique Sport, c’est tous les mardis à 8h45 avec Barnabé Binctin dans Pour que tu rêves encore, la matinale de Radio Nova. Vous pouvez lire la chronique de ce mardi, ci-dessous, ou bien l’écouter, en podcast.
Leur nom ne vous parle peut-être pas, mais vous avez forcément vu leurs images sur internet, où leurs vidéos cumulent des dizaines de millions de vues, à tel point que Beyonce leur a demandé de réaliser le fameux clip de « Runnin’ » qui avait fait un tabac en 2015.
L’homme amphibie que l’on y voit danser dans les profondeurs des eaux polynésiennes, c’est Guillaume Néry et derrière la caméra, pour filmer – également en apnée et sans effets spéciaux – c’est sa compagne, Julie Gautier. Depuis plusieurs années, le couple a remisé Le Grand Bleu au placard, en devenant une référence des films sur l’océan, avec des images à couper le souffle (c’est le cas de le dire).
Pour réaliser de telles performances, il faut évidemment une sacrée condition physique. Et avant de devenir des artistes du monde sous-marin, tous deux furent de grands champions d’apnée. Julie Gautier est une ancienne recordwoman de France, tandis que Guillaume Néry est double champion du monde et a battu quatre fois le record du monde d’apnée en profondeur.
Les organisateurs se sont trompés de 10 mètres sur la corde qui lui a servi à descendre.
C’est d’ailleurs à la suite d’une nouvelle tentative, en 2015, qu’il a décidé d’arrêter la compétition, après avoir effectué, par erreur, la plongée la plus profonde de l’histoire… Ça peut paraître surréaliste, mais les organisateurs se sont trompés de 10 mètres sur la corde qui lui a servi à descendre. Au lieu de mettre la borne à 129 mètres de profondeur, le record à battre, ils l’ont mise à 139 mètres.
Évidemment, à un tel niveau, 10 mètres en plus à descendre qu’il faut ensuite remonter, ça fait donc 20 mètres de plus que ce qui était prévu, soit 20 à 30 secondes sur une durée totale de presque 4 minutes sous l’eau.
Guillaume Néry s’en est sorti de justesse. À 15 mètres de la surface, au retour, il a fait une syncope et perdu connaissance. Il a été secouru immédiatement et ramené à la surface, où son œdème pulmonaire a pu être traité au plus vite. Mais c’est à l’issue de cet accident rarissime, qui a bien failli lui coûter la vie, qu’il a décidé de se retirer de l’apnée sportive.
Résultat somptueux
Ce qui ne l’a pas pour autant découragé de continuer à jouer l’homme-poisson. À l’occasion du Salon international de la plongée qui se tenait ce week-end à Paris, il a dévoilé en avant-première son dernier court-métrage One breath around the world, qui sera disponible en ligne à la fin du mois. Comme les précédents, c’est Julie Gautier qui tient la caméra, sans bouteille d’oxygène et comme les précédents, c’est assez époustouflant. On l’y voit au milieu des cachalots à l’île Maurice ou sous la glace en Finlande, confirmer son surnom de « l’homme qui marche sous l’eau ».
Un court-métrage qui s’accompagne d’un livre réalisé avec le photographe de L’Equipe, Franck Seguin, et publié aux éditions Glénat. Le tout, en plus d’être évidemment somptueux, s’avère être une formidable ode à la vie aquatique et aux combats écolos. Un sens du combat qui a donné des idées à Guillaume Néry. Il vient d’annoncer son retour à la compétition lors des prochains championnats du monde d’apnée qui se tiendront en France, dans sa région natale, à Villefranche-sur-Mer, en septembre prochain.
Visuel (c) clip de « Runnin’ »