« Ouï » ! C’était Camille dans le Café Nova.
Dire Ouï, Ouï, et encore une fois Ouï. Ouï, à cette fille, à cette femme, qui dessine, qui chante son destin, sa vie, à pieds nus avec comme unique arme sa voix, aigüe, grave, impertinente, énergique, perchée, enfantine et surtout pas masquée. Il y a quelques années, Camille chantait son amour et son divorce consentant à Paris : besoin d’air, de lumière, d’un endroit au naturel, au plus proche de la beauté qui nous entoure pour tenter de recréer et de partager son propre monde, de retrouver rythme & pulsation avec la pureté de la nature, et le rythme c’est la vie.
Alors, elle s’en est allée pas loin, s’enraciner, se laisser pousser du coté de Villeneuve-lès-Avignon pour enregistrer ce 5ème album studio intitulé Ouï, un album qu’elle vient juste de rééditer, chez Because Music. L’Ouï comme la rondeur du « 0 », l’ouverture du « u », la droiture du « ï ». Ce fameux tréma du Ouï qui accentue tant le sourire à sa prononciation. L’Ouï comme une clef magique à l’ouverture des énergies positives.
Et c’est donc dans une cellule, pas capitonnée, mais ouverte sur les champs des jardins partagées fait de citronnier, cactus, et chou, qu’elle s’est enfermée au sein de la Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction, un ancien monastère du XIVe. Un monastère pour chanter la vie, la femme et les bonheurs de la maternité, ce n’est pas commun et c’est à l’image de cette grande voix à part de la chanson française, mi-magicienne mi-troubadour, mais résolument créatrice. C’est tout Camille et nous lui chantons notre plus beau Ouï.
Elle se présente à nous ce matin dans la version la plus pure, la source même de cette album, son tambour chamanique, des coeurs et une verrière ouverture sur le ciel & Rkk son grand pote juste au dessus de notre tête.
En concert le 6 décembre au Forum de Montpellier. Et les 30-31 janvier et 1er février à la Salle Pleyel.
Son : Emmanuel Baux
Images : Nicolas Lartigue