Le cinéma américain de masse finit toujours par faire son mea culpa. Depuis quelque temps, il s’essaie à se faire pardonner de la manière dont il a traité les homosexuels pendant si longtemps. Puisque c’était généralement pour les invisibiliser, il faut se rattraper en rendant visible l’ahurissant phénomène des thérapies de reconversion pour gays.
Il en était question l’an dernier dans Come as you are, immersion dans un de ces centres où l’on lave le cerveau des ados pour les ramener dans « le droit chemin ». Le clou est plus clairement enfoncé dans Boy Erased ne serait-ce que par son personnage principal doublement sacrilège pour l’Amérique ultra-catho en étant à la fois un homo et un fils de pasteur.
Boy Erased trouve dans ce contexte particulier le moyen de ne pas se draper dans un étendard LGBTQ. Bien sur le film de Joel Edgerton est gay friendly mais explore avant tout une crise d’identité made in USA. Le centre névralgique du film reste cette famille qui se croit voué aux gémonies. On verra très peu les parents (Nicole Kidman et Russell Crowe, étonnants et pas seulement parce que dans des rôles en retrait) mais c’est bien à eux que s’adresse Boy Erased. Le calvaire subi par leur fils dans un centre à mi-chemin entre une secte et un camp militaire vise avant tout à questionner la prépondérance des instincts familiaux sur une foi parfois aveuglante. Mais aussi les travers d’un capitalisme galopant faisant son commerce (le programme de thérapie coûte de plus en plus cher aux parents…) de toute opportunité.
Boy Erased se fait alors plus malin qu’une simple entreprise de dénonciation (de ce qui reste un absolu scandale), en débusquant la crédulité d’une Amérique conservatrice, préférant soutenir les miracles de charlatans plutôt que leurs enfants…
A.M
En salle le mercredi 27 mars
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Boy Erased | Paris || En salle le 27 mars