Le Tour de France approche et une révision du Petit Chapatte Illustré s’impose. Lettre S, page 232 : l’expression « (avoir la) socquette légère » désigne un.e cycliste dans une forme athlétique si parfaite qu’iel semble enrouler son 53×11 (en plaine) ou son 39×19 (en montagne) sans souci des lois de la résistance de l’air, des frictions mécaniques ou d’une quelconque notion d’obstacle. En d’autre termes, un.e cycliste qui a la vie ultra-facile sur sa machine, qu’iel tourne à la Cristalline ou à l’EPO.
Pour développer plus avant, on pourrait faire une playlist spéciale petite reine, avec du Boards of Canada, du Kraftwerk, du Hawkwind dans la musette. Mais on peut aussi, et surtout, faire une visite au festival Socquette Légère, beau rendez-vous agenais de la fin du printemps.
Mapping vidéo, concerts et DJ-sets : le Café Vélo et les instigateurs du traditionnel Festival de la Prairie (qui fêtera en septembre ses 45 ans !) en ont sous la pédale et difficile de ne pas voir que leur deuxième édition a une belle pancarte dans le dos, aussi belle que celle d’Alaphilippe un jour de Flèche Wallonne, celle qui signale qu’il est de bon ton de se glisser dans l’aspiration.
Avec la grande arche du Pont Canal illuminée par Gabriel Bouty (aka Nïats) en toile de fond, le collectif Discontinu fera doucement monter la température avec une brassée de 33 tours bien sentis, avant que l’Allemande Clara Cuvé ne mette tout le monde d’accord avec sa sélection jungle et techno qui ferait tripper même Tarzan et Robocop.
Et entre ces deux sets, deux groupes n’hésiteront pas une seconde à prendre les commandes de ce peloton festif. Parmi eux, les Parisiens de Brace ! Brace !, fidèles lieutenants de l’équipe Howlin’ Banana (déjà sollicitée l’an dernier avec TH da Freak) avec leur weird-pop croisant Deerhunter et Blur avec forcément – double points d’exclamation oblige – des éclats en pagaille.
Et enfin, dossards épinglé au-dos d’un maillot bariolé, ce sont les deux Barcelonais de Za! viendront malmener les cadres le temps de sprints plus tumultueux que ceux d’Abdoujaparov. Polyrythmies, distorsions, samples à gogo, incursions psychédéliques, free jazz et électroniques : leur musique est riche en changement de lignes ; un melting-pot qui pourtant n’aura à craindre aucun déclassement par les juges à l’arrivée.
Dès lors, avec un profil d’étape aussi relevé, difficile de ne pas approuver un dernier calembour que chacun.e redoute pourtant comme le coup de bambou : le festival Socquette Légère, c’est le pied !
Festival Socquette Légère #2, le samedi 15 juin à 18h00 @ Café Vélo (Agen)