Seul bémol, le titre est vraiment pas ouf.
Les États-Unis ne sont pas forcément l’endroit du monde qui nous font le plus kiffer en ce moment. Au-delà d’un certain nombre de points politiques sordides, notamment la violence à l’égard des Noirs et la perpétuation d’un racisme systémique, c’est aussi le climat anti-immigration qui stigmatise très clairement les populations hispaniques.
Pourtant, au même moment, c’est la première fois depuis 1996 et la sortie de La Macarena qu’un titre en espagnol en numéro 1 des charts aux USA et ce depuis 5 semaines.
Comme le soulignait Courrier International, reprenant un papier de Univision
La musique est souvent vectrice d’espoir et devant le succès de Despacito, une chanson des Portoricains Luis Fonsi et Daddy Yankee, on est en droit de se dire que tout n’est pas perdu pour ce pays qui prône l’égalité sans distinction en temps normal. Il est vrai qu’en temps normal, les artistes à succès comme Shakira ou Enrique Iglesias réalisent des versions anglaises de leurs tubes en espagnol. Pour Despacito les couplets originaux ne sont pas modifiés et sont chantés principalement en Espagnol, Pour Luis Fonsi, ce titre “a fait tomber une barrière culturelle”.
Bon, une grande partie du succès est peut-être due au fait que Justin Bieber s’est chargé de faire un remix, le titre cartonnant déjà en Espagne et en Amérique Latine. Mais le titre reste majoritairement en espagnol, et Justin fait même l’effort de chanter quelques mesures en Espagnol.
Il semblerait donc que ce morceau puisse témoigner d’une nation transculturelle réelle où la jeunesse s’enthousiasme sur des morceaux qui correspondent au métissage de sa réalité (la population hispanique devrait en effet avoisiner les 40 millions en 2020), de la même manière que Tonton Du Bled, par exemple, sera toujours un hymne pour la France.
Avec une différence notable cependant, c’est que tonton du Bled est une petite merveille, alors que ce titre est quand même un peu douloureux.
Visuel : (c) capture d’écran Youtube