Le monde sur un plateau
On ne sait pas assez que le metteur en scène de AGUIRRE, FITZCARRALDO, COBRA VERDE, KASPAR HAUSER, NOSFERATU… est aussi un grand documentariste.
Comme beaucoup de très grands réalisateurs : Samuel Fuller, Orson Welles, Pier Paolo Pasolini, Roberto Rossellini, Barbet Schroeder…
Werner Herzog a compris que les documentaires sont la source de vérité et de vie du cinéma. Rien de tel que la réalité pour asseoir l’imaginaire.
Plus : la plupart des grands films sont inscrits dans une toile de fond réelle, historique ou géographique, qui donne aux fictions quelque chose de plus fort.
La bande d’ACTUEL me répétait : » la réalité dépasse la fiction, l’imaginaire ne lui arrive pas à la cheville « , et je constatais chaque année que mes voyages me faisaient découvrir des choses bien plus folles que les romans.
FLORIAN FRICKE , grand ami de Herzog, et musicien compositeur de POPOL VUH, (qui est aussi celui qui faisait presque toutes les musiques des films W.H.), a lui même réalisé de fantastiques reportages dans des déserts, mais aussi au Tibet)
Une série de coffrets nous aident à redécouvrir ce génie particulier de Herzog, dont les films avaient une partie de reconstitution documentaire ou historique (Aguirre, Fitzcarraldo , Cobra…) très poussée, et dont les documentaires sont aussi des films,
Avec une grands part de création, de vision cinématographique.
Lorsque Herzog film le Koweit ou la Centrafrique, que ce soit en hélicoptère ou au ras du sol, des plans très larges ou au contraire très serrés, on sent qu’il fait du cinéma, une sorte de grand spectacle. On le lui a reproché.
Quand il utilise des vidéos ou des extraits de télévision de mauvaise qualité ou qu’il accompagne les images de grande musique (Wagner, Verdi..), il compose des sortes d’ »opéras du réel ». Il prend le droit de faire du monde un théâtre.
Même lorsqu’il s’agit de guerre, ou de destruction, les ralentis ou les téléobjectifs qui écrasent l’image, servent encore le réalisateur à une symphonie de plans ou de travellings. On l’accusera d’esthétiser la guerre ou la violence…
Et justement c’est parce que Werner Herzog met une part de documentaire dans ses films à grand spectacle, et une part de cinéma dans ses reportages, qu’il dépasse le cadre et les cases.
Et comme il réussit toujours à nous capter … Qu’il en soit remercié
WERNER HERZOG . Volume 3 : coffret de 12 films ( ournés entre 1974 et 2000 entre autre en Australie, Dahomey, Himalaya, Nicaragua, Inde, Sahel, Koweit, Centrafrique, Russie, Pérou…)
Chaque DVD couleur , avec 2 films + suppléments, présentation. VO sous titrée.
Edition K Films POTEMKINE & AGNES B dvd.
Sortie le 1er septembre 2015