La vision d’un activiste de quartier sur la société française
« Oui, nous sommes français car nous sommes nés et habitons dans ce pays. » « Je suis », un livre qui tombe à pic pour faire taire les mauvaises langues convaincues que la France est un pays de « race blanche ». L’auteur, Bakary Sakho, démontre que cette vision relève du fantasme et qu’il n’y a pas à choisir entre être mauritanien ou musulman ou français ou issu d’un quartier populaire : il est tout cela à la fois. Une façon de rappeler que la France n’a cessé d’évoluer depuis bien quarante ans et que l’identité de la plupart des citoyens qui la peuplent comprend de nombreuses composantes.
Dans ce premier livre de la jeune maison d’édition Faces Cachées, dédiée aux cultures urbaines, Bakary Sakho , activiste depuis plus de dix ans dans son quartier, Riquet dans le 19ème arrondissement de Paris, tire les leçons des révoltes de 2005 en remettant les choses dans leur contexte sans pour autant chercher d’excuses : décrochage scolaire, climat de tension entre policiers et habitants des quartiers… Il s’appuie sur ses expériences personnelles, chiffres à l’appui, pour dresser un bilan et faire preuve d’autocritique. Il affirme qu’il est important que tout un chacun prenne part à la vie de la cité afin que de tels drames ne se reproduisent plus ; « le temps n’est plus à la colère ni à la plainte, mais à l’action ».
« Je suis » est finalement un essai pédagogique, plaidoyer pour la reconnaissance des Français d’aujourd’hui, enfants d’immigrés et/ou issus de quartiers populaires à l’identité complexe afin d’éviter aux générations futures d’avoir à mener ce combat.
« Je suis », aux éditions Faces Cachées, sortie nationale prévue le 10 octobre.
Rencontre avec l’auteur prévue le samedi 10 octobre à 19h30 à la Librairie des Orgues – 108 Café, 4 impasse de Joinville, 75019 Paris