Une compilation retrace le groove insulaire et implacable du Séga.
Lorsque l’on s’éloigne du champs lexical des gamers pour se diriger vers celui des mélomanes, le Séga prend une toute autre signification, il s’agit en effet de la musique traditionnelle de l’île Maurice, que la culture de l’océan indien identifie à une forme de blues. Sa création et sa maturation remontent aux XVIIe siècle jusqu’au XIXe, quand les esclaves pour qui pour atténuer leur douleur, chantaient leur peine et dansaientt sur de la musique improvisée qui évoquait les rythmes traditionnels d’Afrique de l’Ouest, du Mozambique, de Zanzibar ou de Madagascar.
C‘est de ces influences diverses qu’est né le Séga, d’abord méprisé, c’est dans les années soixante que cette musique est devenue symbole d’une fierté nationale et de l’identité mauricienne, avec l’électronisation des différents instruments de musique, ainsi que l’impact de du jazz et de la funk. le Séga a commencé à devenir de la musique pour dancefloors, le beat Séga était devenu funk, et des artistes émergèrent des quatre coins de l’île. Chanté en créole, le Séga rassemble alors toute l’île et son incroyable métissage entre hindous, musulmans, chrétiens sur les pistes de danse.
Retracant l’histoire de cette musique dans les années 70, l’excellent label Strut propose Soul Sok Séga, Une compilation pour comprendre l’incroyable effervescence de cette musique. Sortie le 22 janvier, un premier extrait en écoute ci-dessous.