En juillet dernier, Le Marseille Jazz des 5 Continents allait avoir 20 ans et était bien décidé à célébrer comme il se doit cette édition anniversaire. C’était sans compter sans la crise du Covid qui l’a obligé, tout début mai, à annoncer la mort dans l’âme et sans grande surprise au regard de sa programmation internationale et des mesures sanitaires qui touchaient de plein fouet le milieu du spectacle vivant, l’annulation de son édition 2020.
« Nous gardons le lien fort avec les artistes, nous gardons notre passion et notre savoir-faire pour l’aventure unique d’un festival. Nous voulons envisager l’après, car il y aura un après, c’est certain. Est-ce qu’il changera le monde ? Est-ce que nous serons les mêmes ? Ces questions nous les partageons tous, chacun à notre niveau » précisait son équipe dans le communiqué à l’époque, ajoutant au passage, un peu plus bas, « et comme nous sommes persuadés de la force de la musique dans cette nécessaire envie de retrouvailles, nous nous mettons en phase avec l’évolution de notre situation commune, au jour le jour, pour réaliser dès que possible et selon des formes adaptées des moments de jazz au naturel, dans la voie de la tradition, impliquant les artistes, nos voisins et les techniciens. ».
Force est de constater qu’il ne leur a pas fallu longtemps pour que ce lien fort avec les artistes et le public tisse bon an, mal an, une programmation d’une trentaine de concerts, dispersées sur plusieurs lieux (Villa Gaby, Casa Delauze, MuCEM, Alhambra CinéMarseille…) tout au long de l’été.
Certes plus légère en terme d’infrastructure et de jauge, cette série de rendez-vous offre au live un retour inespéré en ces temps de crise tout en prenant en compte les fameux gestes barrières. « Rien n’est jamais simple quand tu organises un festival » confiait à la mi-aout, Hugues Kieffer, son directeur, « cette année plus encore qu’auparavant. Mais grâce au soutien d’institutions, de structures marseillaises, et en intelligence avec des artistes de la région ou des environs un peu plus lointain, le Marseille Jazz des 5 continents peut fort heureusement proposer des concerts cette été pour le plus grand bonheur des artistes et des publics, tous, les uns comme les autres, en manque de cette relation quasi charnelle, de ces instants rares de communions qu’offre le spectacle vivant, le concert dans le cas qui nous concerne. ». Ils seront au total pas moins de 200 musicien.ne.s et chanteurs.euses invité.es à se produire au fil de cette grosse dizaine de soirées dont quelques unes sont gratuites comme le premier rendez-vous de cette sélectionnaturellement plus tournée vers les 5 continents que le jazz pur et dur, même si là encore tout n’est question que de Grand Mix.
Invité à nous rejoindre le 6 août dernier au MuCEM lors du Tour d’Après, David Walters retenu par un concert à Nice, n’avait honoré notre invitation que le lendemain au Couvent (en podcast ici). Le dimanche 23 août, David Walters sera bien au MuCEM pour un concert — déjà complet, qu’on se le dise — à l’invitation du Marseille Jazz des 5 Continents, dont le directeur — Hugues Kieffer — séduit par les avancées musicales de cet « éternel explorateur des cultures créoles » comme le présente le dossier de presse du festival, nous confiait : « il fait partie de cette nouvelle génération de musiciens antillais qui, aux frontières du jazz, des musiques du monde et des musiques électroniques revisitent avec brio les traditions musicales de ces îles. ». Le chanteur, percussionniste et homme des machines installé à Marseille depuis deux décennies sera accompagné à la batterie par Alex Lewkowicz et au chant par Célia Wa pour ce concert tourné vers le grand large d’une Méditerranée voisine de la Caraïbe.
Jeudi 27 août, le Marseille Jazz des 5 Continents accueille à la Casa Delauze Omar Sosa. Le pianiste cubain installé à Barcelone rejoint la cité phocéenne pour un solo dans un cadre unique qui plus est : La Casa Delauze. C’est là, à l’entrée du Vieux-Port, à deux pas du Palais du Pharo, dans cette demeure sur pilotis que seul au piano, il livrera ses dernières compositions au piano, un exercice dans lequel il excelle croisant avec une énergie, une puissance et une créativité rare, rythmes et spiritualité. En 1996, son premier disque est un solo. Depuis Omar Sosa, souvent reçu à Radio Nov, a enregistré et joué avec des musiciens de tous horizons (Paolo Fresu, Gustavo Ovalles, Pee Wee Ellis, Seckou Keita, Yilian Cañizares).
Toutes les informations concernant ces concerts sont ici