Avant d’annoncer avec fracas qu’il ne renouvellerait pas son mandat de directeur du théâtre Nanterre-Amandiers, le scénographe Philippe Quesne a eu le temps de mettre au point son dernier spectacle, Crash Park, la vie d’une île, qui malgré son cadre tropical sera joué sous des latitudes plus proches, celles du Carré des Jalles saint-médardais.
Mais de quelle île est-il question ? De la Libertalia des pirates, de l’Ibiza des addicts du clubbing ? D’une robinsonnade collective ou une dystopie à la Ballard n’attendant plus que le béton ? Eh bien, un peu tout cela à la fois. Sur cette miette de terre dérobée au regard souverain de Google Maps, les naufragé.e.s d’un crash aérien tentent de refaire société sans les garde-fous ou les superstructures du Léviathan.
Une île à l’abandon ? Ça n’a rien d’un hasard. C’est le genre d’espace clos qu’affectionne Philippe Quesne, qui aime à donner à ses spectacles les apparences d’études entomologiques à hauteur d’homme. Pas pour rien si sa compagnie s’appelle Vivarium Studio.
Dans un décor à la fois tiki et bricolo, Crash Park est une robinsonnade qui offre un contrepoint festif aux films catastrophe. Avant que, petit à petit, cette équipée ne glisse vers le malaise et n’ouvre la porte, dans les cinq dernières minutes chères au commissaire Bourrel, à un renversement radical de perspective, une apocalypse cynique. Celle de notre société du spectacle trop (ir)réelle ? Sans doute.
Pour embarquer – juré, crashé – dans le 33160 comme passager.e en observation de cette drôle d’île, une méthode s’impose, simple, unique : renseigner le bon mot de passe Nova Aime dans le formulaire ci-dessous.