Que ce soit avec French 79, avec Nasser, avec Husbands, Oh ! Tiger Mountain ou son projet Kid Francescoli (via lequel il sort donc ce 31 janvier un nouvel album) Mathieu Hocine a toujours eu besoin de bien s’entourer. Les projets sont souvent pensés seuls, loin du monde des branchés et du fracas (cet album-là, par exemple, aurait été composé tout proche d’un petit port marseillais, à l’abri du bruit et de la fureur du centre-ville et des quartiers nord), mais finissent toujours par se fabriquer avec l’aide des autres, ceux qui aident les idées à prendre une forme plus formelle, plus solide, plus concrète. À plusieurs, il y a cette idée de recul que l’on n’aurait jamais vu venir en s’engageant seul sur la route. Et qui permet de ne pas tomber en rade au milieu de nulle part.
Lovers, le nouvel album de Kid Francescoli, n’échappe pas à cette règle qu’il s’est lui-même fixée ou en tout cas, qui a toujours été la sienne. Il la confirme au contraire à outrance, puisque le Kid, et afin d’être raccord avec le titre de ce disque qui suggère le sentiment amoureux que l’on développe à plusieurs, s’entoure de quelques muses venues donner à cette électro-pop tendre et dansante des allures qu’elle n’aurait, nécessairement, pas eu seule. Pourquoi des filles ? Parce que le premier morceau s’est fait par le biais d’une rencontre qui a abouti à un featuring avec une fille (le très beau titre « Eu Quero » avec la franco-brésilienne Samantha), et que l’idée s’est développée pour finir par devenir un véritable leitmotiv.
Depuis les Bouches-du-Rhône, d’où il compose et il enregistre sa musique, le Marseillais a ainsi invité des figures — féminines donc — déjà remarquées par le passé à ses côtés, comme Sarah Rebecca, par exemple, qui chantait déjà avec lui sur « Diamond Veins » (titre paru, cette fois, sous l’effigie French 79) et que l’on retrouve ici sur « Miss Mess » et « The Only One ». D’autres, nouvelles, sont également intervenues, comme Nassee (« Alive », « City Lights ») et iOni (« Cent Corps », « So Over »), toujours au service d’une pop doucement mélancolique et fortement addictive, qui donne à ce quatrième album paru sous l’étiquette Kid Francescoli (Kid Francescoli en 2006, With Julia en 2015, Play Me Again en 2016) les contours d’une longue balade rêveuse, sensuelles, focalisée sur le sentiment qui compte, a priori, beaucoup plus que la plupart des autres. All you need is love ? Peut-être bien.
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