Sous une apparence minimaliste, Revenir brûle de mille feux.
Le cinéma français, c’est généralement une question de sujet. Revenir s’attaque à des thèmes maousses (la crise du monde agricole) ou plus que rebattus (une autre crise, celle des familles dysfonctionnelles) mais en privilégiant leur traitement. Le premier long métrage de Jessica Palud a l’intelligence de faire dans la sobriété et l’économie. De temps -1h17, durée météorite dans la production actuelle- comme de démonstration. Revenir est bien loin d’être un film sec pour autant. Au contraire, il parvient à se nourrir en permanence de sentiments comme de romanesque autour de la réapparition d’un fils dans la ferme familiale, désertée par ses occupants originels ;l’autre frère est mort dans un tragique accident, le père est à l’hôpital, au chevet de la mère mourante mais l’endroit est occupé par d’autres vies, celles de la jeune veuve et de son fils tout minot. Le ton est minimaliste, pas le fond d’un film dense, habité et bien plus solaire que son contexte ne le laisse croire. Revenir a les pieds ancrés dans la terre et la pudeur au corps pour creuser les racines non pas d’une agonie mais d’une reconstruction familiale, autour d’un couple de cinéma aussi nouveau à l’écran que vibrant : Niels Schneider et Adèle Exarchopoulos. Ce duo va parfaitement à un film fiévreux, qui attend l’explosion que génèrent forcément les non-dits. Revenir se faisant brûlant à force d’entretenir cette belle flamme.
A.M
En salles depuis le 29 janvier
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