Si la nuit tous les chats sont gris, à Bruxelles, on y voit la vie en couleurs.
Quand il fait nuit, les pupilles s’élargissent pour mieux percer l’obscurité. Bas Devos a décidé de l’éclairer avec Ghost Tropic. Une femme de ménage s’y endort dans le dernier métro, et loupe le dernier bus pour rentrer chez elle. Elle n’a plus qu’à traverser Bruxelles à pied pour regagner ses pénates.
L’époque actuelle voudrait que ce pitch soit prétexte à entériner un climat anxiogène. Surtout dans une ville qui est le centre politique de l’Europe. Ou quand ses quartiers d’immigration sont devenus un médiatique symbole de fabrique de jihadistes. Devos réfute cette hypothèse avec un film bienveillant, où les rencontres peuvent redevenir des moments d’échanges et d’écoute. Où le présupposé (Oui cette femme de ménage est arabe. Non, Ghost Tropic n’en fait pas un dossard identitaire) est mis de côté le temps d’une nuit douce, le temps de panser les travers de la réalité contemporaine. Ghost Tropic sait bien qu’il ne peut être qu’une parenthèse, et assume d’ailleurs être en trompe l’oeil jusque dans la topographie réinventée d’une Bruxelles, abolissant les frontières entre les quartiers comme entre les gens. Elle n’en agit que mieux comme une bulle d’air, une respiration parfaite pour commencer l’année et ses tumultes annoncés.
A.M
En salles le 1er janvier.
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