Les cols bleus ayant déjà bien trinqué, ce sont maintenant les cols blancs qui pourraient passer à la caisse. Du coup, ce qui était trop souvent pris comme une simple tracasserie de luddites, de gratte-papiers SF ou de Cassandres technophobes gagne jour après jour du terrain dans les cheminements de pensées pris d’inquiétude : l’intelligence artificielle va-t-elle tous nous mettre au chômage ? Voire, purement et simplement, à son service ? La question est posée et cette fois, elle n’a rien d’un canular façon Turc Mécanique.
Avant même d’évoquer le spectre de la Singularité, les avancées exponentielles de l’I.A sont l’objet de scenarii contradictoires. Va-t-elle (scénario A, idyllique, privilégié par Gary « j’ai perdu contre Deep Blue » Kasparov) ouvrir des horizons alliciants à l’humanité, créer de nouveaux métiers, faciliter la vie de tou.te.s ? Ou bien (scénario B, dystopique, développé par Alain Damasio) tout broyer sur son passage, asservir et contraindre, priver l’humain de ses puissances ? Sans doute un mélange des deux ; reste à savoir quelle option tient, tiendra, la corde à l’approche de la ligne droite d’arrivée.
Pour zyeuter ces renversantes perspectives à faire pâlir Brunelleschi, trois intervenant.e.s seront invité.e.s à Cap Sciences pour cette dernière « Happy Hour » de 2019. La journaliste et philosophe Clara Schmelck, co-autrice de Métiers du futur aux éditions First, débattra aux côtés de Stéphane Berger, directeur adjoint au Pôle Emploi Nouvelle-Aquitaine, et de l’ingénieure et autrice Catherine Dufour, double lauréate du Grand Prix de l’Imaginaire et co-autrice du recueil Au bal des actifs, demain le travail, aux éditions La Volte.
De quoi, assurément, faire chauffer plus d’un cerveau positronique.