1984 – han, belle année. Année Orwell, année Platoche, année Lloyd Cole. Lorsqu’il arrive comme un seigneur avec sa belle gueule, ses références intellos et les mirifiques mélodies indie de Rattlesnakes, l’Anglais relègue ses pourtant valeureux compatriotes Paddy McAloon et Steven Morrissey au rang de comparses, de faire-valoir. Et pourtant, le leader des Smiths n’avait pas encore viré facho et ne s’abaissait pas à refourguer sur son merch’, à 200$, des LP de Lou Reed et Patti Smith dédicacés par lui-même …
Suivi par ses Commotions, Lloyd Cole multiplie les tubes : « Forest Fire », « My Bag », « Perfect Skin », « Brand New Friend », autant de chansons sur lesquelles des myriades de popeux.ses ont dansé, pleuré, souri, sont tombés amoureux.ses … Bref, tout roule comme dans le meilleur des roller disco dancings possibles jusqu’en 1988, date à laquelle Lloyd Cole largue ses collègues et trace en solo. La suite de sa carrière sera plus discrète, mais non dénuée d’élégance ni d’intérêt.
On en a eu un nouvel exemple cette année. Douzième album solo de Lloyd Cole, Guesswork déploie tout l’éventail de la superbe du natif de Buxton : finesse d’écriture, sensibilité mélodique, voix veloutée de crooner crin-blanc. La preuve que même si les années ont passé, la vieillesse n’est pas forcément un naufrage ; ça peut même être une nouvelle perspective stimulante. Lloyd Cole himself, en interview : « Je commence à penser que la vieillesse pourrait être bien plus amusante que la cinquantaine. Car, franchement : qu’avons-nous à perdre ? »
Rien à perdre, en effet, et tout à gagner (quel que soit votre âge), avec le mot de passe Nova Aime pour ce concert « from Rattlesnakes to Guesswork » tout en haut de la côte des Quatre-Pavillons. On espère que les vôtres, de pavillons, seront bien ouverts.
Lloyd Cole, le dimanche 10 novembre à 20h30 @ Rocher de Palmer (Cenon).