Au coeur de la canicule, un zeste de fraîcheur : du 5 juillet au 31 août, L’Orangeade réouvre son Pavillon d’Été sur la rive droite, entre le Pont de Pierre et le Pont Saint-Jean. Un pavillon bordelais où il y aura du passage sur l’estrade, et pas de l’écornifleur venu squatter le clic-clac : même en piochant comme ça au hasard dans la prog, on tombe toujours sur des spécialistes du mix secoue-popotin, de Javi Frias à Souleance en passant par Chassé, sans oublier les zébulon.ne.s du coin – Super Daronne, tplt ou encore La Bordelle. Autant dire qu’on ne manquera pas de rendez-vous intimant à toute morosité annexe de rester sur le seuil, couché sur le paillasson, papattes en rond. Détaillons quelques-uns d’entre eux.
Ainsi, le vendredi 12 juillet (espérons que ce n’est pas par sadisme – 3-0, Zidane, cocorico !), les deux Brésiliens de Fatnotronic seront conviés à faire démonstration de leur maestria aux platines. Derrière ce blase qu’on aurait plutôt rattaché à un collectif US d’acid-house circa 88-93, on retrouve une doublette paulista bien actuelle, que les accros du « Grand Mix » aquitain connaissent mieux sous une autre identité, celle de Phillipi & Rodrigo. Auteurs d’un excellent premier album chez Deewee (le label géré par Soulwax), leur « Retrogrado » a tourné bien des fois sur nos ondes.
Quelques jours plus tard (le 3 août), c’est un autre visage connu de Nova Bordeaux qui gonflera les grand-voiles de vos tempéraments hédonistes d’un souffle italo et boogie-disco. Le DJ et producteur campanien Giovanni Damico, toujours habile à aligner tout le monde sur le dancefloor, filera à 88 miles par heures pour reconfigurer les coordonnées spatio-temporelles : évaporé Bordeaux 2019, direction Naples 1985, ses brushings improbables, ses épaulettes et son je-m’en-foutisme clinquant. Pas besoin de connaître par coeur les paroles du Fratelli d’Italia pour que ça fasse effet.
La veille – le 2 août donc, si vous gobiez les mouches quelques lignes plus haut -, ce seront Jay Airiness et l’ex-Troublemaker DJ Oil qui seront à pied-d’oeuvre. Moitié du groupe nu-disco Venice Beach, le Nantais Jay Airiness adopte une méthode de split-screen à rendre jaloux De Palma : un oeil sur la piste, l’autre sur le groove, aucun éparpillement ou division en vue, au contraire, un set qui rassemblera toutes les volontés trémoussantes.
Et avant ça, c’est le Marseillais DJ Oil qui posera ses flight cases plus chargés que Richard Virenque pour … Oh et puis vous savez quoi ? Quand on sait que le gaillard sait pondre ce genre de morceau deep house entêtant, y a-t-il vraiment besoin de rajouter autre chose ?
Enfin, retour au live le 24 août, avec le duo Guiss Guiss Bou Bess, bouillante rencontre entre le beatmaker Stéphane Constantini et le chanteur-percussionniste Mara Seck. Alliant des productions électroniques avec les rythmes déments du sabar (des percussions traditionnelles sénégalaises largement utilisées dans le mbalax, merci Wikipédia pour l’antisèche), GGBB va vous faire bouger jusqu’à la consummation du moindre de vos atomes d’énergie. Voilà. Pensez à prendre des batteries de rechange ou le retour chez vous via TBM risque d’être un brin comaque.
Bref, le Pavillon d’Été, c’est bien la seule bonne raison de virer à droite (de la Garonne).