Empruntant au krautrock, à l’exotica, aux chanteuses antiyéyé ainsi qu’à d’autres sources d’inspiration qu’à part chez Tricatel peu de baguettes de sourciers indiquaient dans ces 90s ante-streaming à gogo, l’avant-pop lettrée de Stereolab se rappelle aujourd’hui à notre bon souvenir.
Décidé.e.s en cette année 2019 à rééditer une bonne partie de leur discographie (du Transient Random-Noise Bursts With Announcements de 1993 au Margerine Eclipse de 2004) les Anglais.es en profitent pour ressortir les guitares, les synthés et les tubes à essais sur les scènes européennes. Et forcément, iels ne pouvaient faire l’impasse sur Bordeaux, où le groupe a façonné ses trois derniers albums (ceux sans la regrettée Mary Hansen), dans les studios Instant Zéro.
C’est donc comme à la maison que se feront ces retrouvailles avec Stereolab, dont la cote, sous-estimée dans les 90s du fait de quelques mastodontes britpop, ne cesse d’être revue à la hausse avec les années. Et quand on voit le tableau – créativité incessante, savant dosage d’underground intello et de pop-pour-tou.te.s, paroles bilingues à la fois subtiles et militantes (dans la lignée de McCarthy, l’ex-groupe C86 de Tim Gane) chantées par la voix imperturbable de Laetitia Sadier -, on se dit que cette réévaluation n’a rien d’usurpée.
Stereolab qui pour l’occasion sera précédé sur scène par la Toulousaine Laure Briard : une proche de la galaxie Aquaserge, où un certain Julien Gasc a longtemps joué avec Gane, Sadier et consorts. Le monde est petit. Et Stereolab, comme Allah chez Vialatte, est grand. Ce n’est pas Pharrell qui nous contredira.
Stereolab + Laure Briard, le samedi 8 juin à 20h30 @ Rock School Barbey (Bordeaux).