C’est un sous-genre né au début des 70s, dans le coin inférieur droit du planisphère, sur cette île de bush, d’outback, de surfeurs et de Marmite, ancien pénitencier à ciel ouvert dont les araignées géantes feraient flipper Peter Parker lui-même.
Oui, vous connaissiez la blaxploitation, la nazisploitation, la bruceploitation, voici l’ozploitation – mot-valise formé à partir d’Oz, le diminutif d’Aussies, surnom des Australiens. Rien à voir avec Dorothy et les Munchkins, donc. L’ozploitation, c’est une flopée de films malpolis, fauchés, frontaux, bien allumés ; des long-métrages bis parmi lesquelles se débusquent des long-métrages tout à fait cultes : Mad Max, bien sûr, mais aussi Wake in Fright, Walkabout ou encore ce Long Weekend de 1978, à l’honneur pour cette dernière Lune Noire avant l’été.
L’occasion rêvée de se plonger dans la terreur de cette fable d’anticipation et son apocalypse sponsorisée par Nature & Sales Découvertes. « A trip that becomes a nightmare » : l’environnement se révolte contre l’humanité arrogante et pollueuse et s’en donne à coeur joie pour en faire voir de toutes les couleurs (et pas que du vert, même de peur) à ce couple qui aurait sans doute préféré passer un week-end un brin moins agité pour tenter de se rabibocher.
Le danger est omniprésent, et cette heure et demie vous passe l’envie de balancer vos papiers et/ou vos mégots n’importe où à la sortie de la salle – comme Deliverance en a détourné plus d’un.e du kayak. Long Weekend : un film dont la projo tombe à point nommé au milieu des appels à la grève mondiale pour le climat. Et si Greta Thunberg ne montrera peut-être pas le bout de ses tresses du côté de l’Utopia Saint-Siméon, ce serait couillon de faire l’impasse sur ce finish australien jusqu’au dernier photogramme.