Ceux et celles qui ont lu Terry Pratchett et ses Annales du Disque-Monde le savent bien : la Mort est un homme, un squelette de deux mètres qui aime les petits chats, parle EN LETTRES CAPITALES et a une fille adoptive appelée Ysabell. Mais rien à voir ici : si Aux corps passants parle de la mort, c’est plutôt par l’intermédiaire de la mythologie grecque, de Charon, le batelier de l’Achéron dont les tarifs (une obole) n’ont pas varié d’un iota depuis la lointaine Antiquité. À croire que le pouvoir d’achat, c’est aussi une problématique dans les au-delàs.
Toujours est-il qu’entre deux coups de rames sur les eaux noires des Enfers, il y a des questions qui bourgeonnent, qui trottent et tournent, insidieuses. « Comment meurent les hommes et les femmes aujourd’hui ? » se demande ainsi notre ami passeur. Aux corps passants, une pièce créée en novembre dernier, est le récit de l’assouvissement de cette curiosité. Dans le tragi-comique, les mort.e.s – en sursis ou non – s’agitent, très vivant.e.s. Bonjour le paradoxe.
Sous la direction de Gilles Baron, une cohorte de danseur.se.s, de comédien.ne.s et d’artistes de cirque sortent ainsi de l’ombre et du silence des caveaux pour défier la vie au Carré-Colonnes. C’est drôle, sarcastique, remuant. Indiscipliné, aussi, forcément. Les mort.e.s sont hors du commun ; mais vu que la porte est entrouverte pour y revenir par surprise, ils et elles auraient tort de ne pas en profiter…
Et si vous voulez faire de même – profiter, jouer les fortes têtes (de mort) – Nova Bordeaux vous offre des places pour les deux soirs de représentation de cette incursion à la croisée des mondes, comme dirait Philip Pullman.
Pour les obtenir, pas besoin de vous lancer dans de savants calculs de conversion euro/obole ; on vous demandera simplement de cocher une petite case, celle du mot de passe Nova Aime (à checker par ici).