Allégresse, n.f : Démonstration vive, bruyante et collective de la joie. Synonymes : gaieté, entrain, jubilation. Ou encore, le nouveau spectacle de Kader Attou.
Associé à la compagnie Accrorap, le scénographe lyonnais (aujourd’hui établi à la tête du CCN La Rochelle) développe en effet dans Allegria un sens aigu du ludique, du joyeux et de la tendresse qui s’associe bien avec son intitulé. Ça vire même parfois à la mélancolie douce ; vous savez, celle qu’on peut pas s’empêcher d’avoir avec un brin de sourire au coin de lèvres, parce qu’on s’y sent lové. Une sensation que peuvent produire également l’écoute de Domenique Dumont ou les saveurs d’un plat d’enfance que nos papilles avaient oublié, mais ne nous éloignons pas trop de notre sujet, je vous en prie.
Du coup, hop, petit aperçu scénique d’Allegria :
Au Carré saint-médardais, huit danseurs se nourriront de mouvements hip-hop, des arts du cirque et du vidéo-mapping pour offrir un beau voyage du côté reluisant de l’existence. Quand on lui demande si ce n’est pas s’abuser sur la marche des choses, Kader Attou ne cille pas, ne baisse pas le regard : « Je n’ai pas écrit ce spectacle pour faire oublier la misère du monde, ni pour la mettre en avant ». Belle réponse.
C’est plutôt pas mal que l’optimisme ne soit pas condamné à la suspicion social-traître. Ne pas être dupe, mais pas pessimiste non plus ; on n’est pas là pour ça. Plutôt pour aller chercher les atomes de poésie et de gaieté partout où ils se trouvent, ne pas attendre qu’ils se signalent d’eux-mêmes en envoyant, bien trop rarement, une carte postale ou un message sur Telegram.
Alors, sur ces bonnes dispositions : en route pour la joie, comme dirait l’autre.