Pour la première sortie publique du premier projet sous son nom, le musicien, producteur et arrangeur Yul ne fait pas les choses à moitié, tant dans le choix des musiciens avec qui il joue (Reggie Washington à la basse, Bobby Sparks aux claviers) que du graphiste et homme d’images qui accompagne leur travail (Didier D.Daarwin) ou du lieu choisi pour ce premier rendez-vous (l’Espace Julien).
Yul – Ulrich Edorh de son vrai nom — est un musicien marseillais aux origines benino-togolaises qui à l’âge de 8 ans, a commencé la musique comme beaucoup par la flûte à bec, avant de se diriger avec succès vers le violon (Prix du Conservatoire d’Aix) et de passer à la batterie à 15 ans. Un parcours, somme toute assez classique pour qui est né dans les années 70. Depuis, on l’a vu et entendu au côté de nombreux artistes du crû (Accoules Sax, Saf-Sap, Simon Bolzinger…) et a fini par se produire de rencontre en rencontre, avec des artistes de renommée internationale comme Koffi Olomidé ou Cheb Bilal. Il a même partagé plusieurs séances de travail avec Nina Simone quand cette grande dame de la musique afro-américaine résidait sur la fin de sa vie à Bouc Bel-Air, puis à Carry-le-Rouet. Compositeur et arrangeur, il crée Datown, son propre studio où il consacre le plus clair de son temps à enregistrer et/ou produire artistes d’ici (Ahamada Smis, Kabbalah, Jean-Marie Guyard, Saf-Sap, Pink no Color, Soprano) et pointures venues d’ailleurs (Joe Chicarelli, Many Marroquin…). C’est là, dans son antre, qu’une véritable relation artistique s’est crée avec le bassiste américain Reggie Washington (Steve Coleman, Roy Hargrove…). « C’est Jean-Paul Artéro, le programmateur entre autres du Hot Brass qui me l’a présenté. Il pensait et à raison que nous avions des choses à faire ensemble » rappelle Yul confortablement installé dans le fauteuil, derrière sa console de mix. « Depuis, je réalise ses albums. Quant à Bobby Sparks (Prince, Herbie Hancock…), c’est Reggie qui nous a connecté. ». Le trio s’est formé et est passé au travail. Un album en cours de finalisation (sortie prévue vers la mois de septembre 2019) cadre la vie d’un couple qui se déchire. « Il est question d’amour, bien sûr, de séparation, mais aussi de racisme ou de la question des réfugiés » explique Yul. « C’est un mélange de vécu et de fiction. Je suis le narrateur en fait. Je suis loin de ma zone de confort artistique, je découvre une nouvelle dimension. ».
Comme les Trois Mousquetaires, ils sont quatre
Sur scène, ils sont rejoints par Didier D.Daarwin. Homme d’images connu sous l’étiquette “Tous des K” accolée entre autres au dos des visuels et vidéos d’IAM dès leurs débuts, de Magic System ou Soprano, il prolonge sur 3 écrans, le propos du trio sur une dizaine de titres des quatorze présentés. « Ce sont des vidéos spécialement réalisés pour That’s My Color » commente Yul, « L’image attire l’œil, kidnappe l’attention. Son absence sur certains titres offre une respiration » justifie le batteur.
Ce concert-sortie de résidence est une première étape pour le quatuor. « Des partenaires nationaux et internationaux se sont déjà manifestés et attendent qu’on mixe et finalise au printemps, l’album déjà pratiquement enregistré. Certains seront dans la salle, jeudi soir. ».
DJ Rebel, the Famous sera de la party, aux platines bien évidement au Café Julien, avant et après cette première sortie publique. DJ historique du hip-hop marseillais, passeur dans tous les sens du terme, Rebel est plus qu’un simple gardien de la flamme, il est un cracheur de feu qui ne rechigne jamais à s’aventurer dans des contrées inexplorées.
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That’s My Color à L’Espace Julien || jeudi 22 novembre à 20h – 15 € || Ici l’événement