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Cette saison encore, des propositions surprenantes ponctuent l’immense espace du Palais de Tokyo. « Arpenter l’intervalle », met à l’honneur les artistes qui sillonnent inlassablement l’espace séparant des disciplines, des lieux ou des temporalités. Derrière ce titre conceptuel se cache finalement des expositions accessibles et génialement déroutantes.
A ne pas manquer : l’exposition de Jean Michel Alberola, artiste majeur de la scène française des 40 dernières années. Ses supports nombreux : néons, peintures, installations, films ou encore sculptures, sont ponctuées de phrases de personnalités comme Bob Dylan ou Franz Kafka, les mots aidant à saisir la poésie ou l’engagement cachés derrière des œuvres parfois abstraites.
Deuxième exposition d’envergure : la monographie consacrée aux frères Quistrebert.
Dans un espace de 1000 mètres carrés, on découvre émerveillé de larges peintures iridescentes pivotant sur elles-mêmes. Ces œuvres réalisées avec des bombes de peinture, de l’eau de javel ou de la bière, jouent avec la lumière, la couleur et le mouvement pour duper notre perception.
Depuis 2012, des artistes interviennent régulièrement sur l’architecture du Palais de Tokyo. Dans la continuité de cette tradition, Stéphane Calais, Vivien Roubaud, Shana Moulton, Martin Soto Climent et Babi Badalov ont été invités à égrainer leurs œuvres dans les intervalles séparant les salles d’expositions :
Stéphane Calais propose deux œuvres inédites : des vitraux colorés et d’immenses collages muraux dont l’interprétation est laissée à l’imagination du visiteur.
Vivien Roubaud révèle avec brio la puissance poétique contenue dans le mouvement continu, aérien et aléatoire d’une bâche de chantier balayée par le vent.
Shana Moulton nous invite à rencontrer son alter ego Cynthia, au sein d’un espace géométrisée un poil psychédélique.
Babi Badalov avec son mur « For the wall, for the world » révèle les limites du multiculturalisme.
Et enfin Martin Soto Climent habille le bas-bar, nouveau bar-café situé au -1, en créant au dessus une voute géométrique composée de collants pour femme. Un décor idéal pour un premier rendez-vous…
Pour finir, trois propositions originales : Louis Beltrame (Prix SAM 2014) présente une vidéo inédite, El Brujo, qui met en scène Jean-Pierre Léaud, célèbre acteur de la Nouvelle Vague, dans une fuite quasi mystique. Le duo Simon Evans (Prix Canson 2014) nous invite à pénétrer le labyrinthe de leur esprit avec sincérité, et non sans une certaine dérision. Enfin Sarah Favriau (Prix Découverte 2014 des Amis du Palais de Tokyo) met en place un dispositif de petites cabanes en bois qui contraignent notre perception.