Outre le fait d’avoir un nom de bagnole et d’être un pote de Kurosawa, le cinéaste japonais Ishiro Honda a quand même fait deux-trois choses notables avec sa caméra. On note ainsi dans sa filmographie quelques films de Godzilla ainsi que, de manière plus discrète, un long-métrage que les puristes nippophones appellent Gasu ningen dai 1 go mais qu’on nommera The Human Vapor (son titre américain) pour plus de simplicité. Ce film c’est, disons-le, une obscure pellicule SF des années 60 dont on n’aurait pas grand-chose à faire ici si au début des années 90 trois étudiants d’Auburn, Arizona, n’avaient pas récupéré l’accroche de l’affiche US pour nommer leur groupe. Si votre cerveau ne s’est pas mis sur pause le temps de ce premier paragraphe, vous l’avez compris, il s’agit de Man or Astroman?.
Bon, c’est bien gentil tout ça, mais ça ne nous dit rien de la musique qui résonnera dans les jardins du Conservatoire, à l’instigation des collègues d’Allez Les Filles. Venons-en donc à notre sujet. En tête d’affiche de la soirée, il y aura Man or Astroman?, un trio ricain qui depuis plus de vingt ans mélange (faisons la liste, après tout …) des rouleaux surf-rock, du punk qui met les potards à 11, des références de bisseux averti, de l’absurde à la Devo, quelques touches latino et une bonne dose de carburant pour fusée. On met tout ça dans un gros shaker, bien secoué et ça se sert chaud sur une foule ravie aux yeux comme des soucoupes (volantes).
Et pour précéder sur scène Birdstuff, Star Crunch et Coco The Electronic Monkey Wizard (ne me regardez pas comme ça, ce sont les noms des zicos de Man or Astroman? et, oui, on dirait ceux de mascottes de céréales pour enfants), le programme ne fait pas dans la demi-mesure. Par ordre d’apparition, citons en un, le come-back des bruyants grungeux bordelais de Mush ; en deux, le stoner rock hypnotique de Nebula, héritier direct de Fu Manchu ; en trois, les doyens anglais de Thee Hypnotics, qui furent la toute première signature british de Sub Pop époque Nirvana, excusez du peu.
Autant dire que ça fait pas mal de monde à créditer au générique. Mais générique, cette soirée ne risque pas de l’être, oh que non. Et vous pouvez compter sur les ouailles de Relâche pour s’en assurer.
Relâche #9 – Man or Astroman, le samedi 23 juin, à 18h, au Square Dom Bedos