L’air du temps est à la militance. Quand les subventions fondent comme neige au soleil. Quand le Conseil Régional après avoir dépouillé Babel Med de ses derniers subsides, déshabille totalement Africa Fête ; l’association fondée par Mamadou Konté il y a tout juste 40 ans se voit obligée de réclamer de l’aide à son public, via un appel à générosité relayé sur KissKissBankBank et de demander aux artistes de faire de beaux efforts. Ces derniers semblent avoir “bien” réagi à la lecture de ce mois de festivités (programme complet ici). Quant à toi public, il te reste à mettre la main au portefeuille, si tu penses que cette manifestation initiée à Paris, puis enracinée à Dakar avant de s’implanter aussi à Marseille, il y a une quinzaine d’année, est un lieu de rencontres importants entre marseillais aux généalogies et aux histoires différentes, un lieu d’échanges indispensable. L’air du temps est à la résistance.
Africa Fête met les petits plats dans les grands. Invitée lors du Dimanche de la Canebière de mai avec son désormais célèbre village africain et quelques concerts, la manifestation a démarré dans la joie et la bonne humeur malgré les difficultés. Le 7 juin à 20 heures, elle profite de la sortie de résidence de Muna Project, un band afro-jazz initiée par le batteur camerounais de Marseille Pierre-Auguste Bona, pour inventer un concert intimiste dans un des locaux de répétition de l’AMI à la Friche. Le lendemain changement de braquet au Poste à Galène, pour une soirée de soutien à l’asso autour de deux concerts (le prometteur Sénégalais Sahad Sarr & The Nataal Patchwork, un des jeunes musiciens sénégalais qui monte et les Marseillais de MaClick) et d’une fin de soirée ambiancée par le DJ ghanéen désormais installé ici DJ Ivor Placca). Des DJs, on en retrouve, et pas n’importe lesquels (DJ Rebel, Professeur Babacar) le lendemain sur le Toit Terrasse de la Friche la Belle de Mai, en accompagnement de la création qui croisent musiques gnawi et afrobeat sous la direction de Muyima Kunnuji qui accompagna de sa trompette le regretté Fela, et à l’Embobineuse pour un after débridé avec Deni Shain (Atangana Records) et Professeur Babacar.
Côté cinéma, Africa fête te donne rendez-vous au Gyptis pour la projection du film Kuzola, le Chant des Racines, un film qui donne à voir le monde kaléidoscopique de la chanteuse angolaise Lucia de Carvalho, chanteuse qui prolongera la projection par un show-case.
Africa Fête retrouve le Festival de Marseille à l’invitation de Jan Goossens, le directeur du festival pour qui Africa Fête doit continuer à faire parti du paysage marseillais. Au menu les concerts de musiques urbaines du Congo avec Jupiter & Okwess à l’occasion de la sortie de son 2ème album et le reggae malien de Koko Dembélé, assez peu connu dans nos contrées mais très prisé au delà de nos frontières.
Cerise sur le gâteau, le jeudi 12 juillet dans le cadre des Rencontres des Etudes Africaines en France, Africa Fête propose dès 20 heures aux Grandes Tables de la Friche la Belle de Mai, le concert de la chanteuse Xhosa de Marseille Sibongile Mbambo et les DJ-sets de Kêtu et Phocéephone. Le premier traque la spiritualité vaudou, quant au second il plonge en musique dans le passé musical de l’immigration maghrébine à Marseille.
Nova aime Africa Fête depuis la toute première édition à Paris il y a quarante ans, Nova offre des places. Rendez-vous sur la page facebook Nova Aime pour dénicher le mot de passe. Bonne chance !