Histoire d’appuyer sur le contraste, prenons l’horrible jargon d’un pimpoye de la start-up nation pour le dire : John Maus a un background et un mindset qui disruptent par rapport à celui de ses collègues. Ex-clavier des Haunted Graffiti, concepteur de synthé modulaire, précurseur de la chillwave, cinq albums solo à son actif, plus un doctorat en philosophie politique qui lui permet de citer Badiou dans le texte : le gonze n’a pas vraiment le profil du novice qui aurait encore la coquille au cul, ni du zicos à courte vue qui passe son temps sur Instagram pour oublier qu’il n’a rien à dire dans ses chansons. Autant dire que si c’est pas encore Big John, il est quand même déjà bien maousse, le Maus.
Et il est d’ailleurs revenu le rappeler à tout le monde il y a peu, avec deux disques sortis coup sur coup : Screen Memories en 2017 et Addendum au mois d’avril dernier. Ceux qui ne jurent que par les bonnes grosses guitares électriques s’y casseront peut-être le museau, mais les fondus de synthés seront servis, avec ces morceaux electropop solennels et fascinants, dont les harmonies gagnent encore en grandeur, sinon en majesté, dans leurs atours live.
A l’improbable jonction de John Carpenter, du vieux pote Ariel Pink et du Gradus ad Parnassus (car oui, le gars est un forcené de technique de composition et de musique modale ; il n’y a qu’à lire cette interview pour voir à quel point), écouter et voir John Maus sur scène est une expérience à part entière. Et, vu que l’intéressé fait une halte dans ce qu’on appelait autrefois le Théâtre Barbey, on vous offre votre ticket, comme à la parade.
Mais pour cela, un soupçon de sagacité vous est demandé ; un soupçon, pas plus, dans le formulaire ci-dessous …
John Maus – le mercredi 6 juin à 20h30, à la Rock School Barbey