El Pico (ou l’Overdose pour son titre français), c’est le retour vers l’enfer des années 80 et leurs corolaires : sexe, drogues, rock’n’roll, piston et baston à tous les étages.
Oui, les années 80 craignaient à bloc et pour s’en convaincre, rien de tel que cette virée de l’autre coté de la frontière, avec pour guide Eloy de La Iglesia, cinéaste emblématique du mouvement « quinqui » en Espagne, l’équivalent trash et prolo de ce que fut la Blackpoitation durant les seventies.
El Pico, c’est la Movida qui sent la poudre, à tous les sens du terme, la descente vers la déglingue de deux ados dans un Pays Basque à la limite de la guerre civile en mode attentats – répression-tortures-exécution.
L’un est fils d’un chef de parti nationaliste de gauche, l’autre fils d’un commandant de la Guardia Civile… A priori, tout les sépare sauf leur amour de la sulfureuse Betty et, par ricochet, de l’héroïne.
Qui dit héroïne, dit bad trip et ça ne loupe pas : de consommateurs, ils passent accros puis trafiquants et vont entrainer leur familles respectives dans cette spirale destructrice.
Et au delà de ce Trainspotting avant l’heure, c’est toute l’incohérence d’un pays tout juste sorti de la dictature mais toujours en proie à la répression et au « No Future » économique et politique qui vous saute à la gueule.
Bordeaux @ Utopia dans le cadre de Lune Noire, jeudi 15 février 20h45.
Et comme l’équipe de Lune Noire aime bien faire les choses, avant la projection payante ( 4,80/6,50€) d’El Pico, il vous convie à un petit before gratuit des 19h15 baptisé La Contra Ola : musique synthétique et expérimentale des années 80 en Espagne.
Présentation/écoute du double vinyle compilé par Loïc Diaz, édité par Bongo Joe Records, et projection du court métrage Aliens de Luis Lopez Carasco (2017, 24 mn), portrait de Tesa Arranz, figure clé de la Movida madrilène. Entrée libre, buvette sur place.