La comédie, le cinéma français sait en faire. Pas forcément des bonnes, mais en masse. Le drame, pareil. En revanche, la production nationale a souvent du mal à concevoir des films qui trouvent l’équilibre entre les deux, construire des bonnes comédies dramatiques (comme il n’y a plus que Télé 7 Jour et Télérama pour employer ce terme, mettons le à jour en le rebaptisant dramédie).
Le nouveau film d’Anthony Cordier sait grimper sur une corde raide pour jouer les équilibristes autour d’une famille qui se reforme malgré elle à l’occasion du remariage du père et va forcément rouvrir les tiroirs et sortir les vieux dossier. Deux fils, une fille, un père, une belle-mère, une fausse fiancée. Ca suffirait à alimenter une virevoltante étude de mœurs à la Jean-Paul Rappeneau, mais Gaspard va au mariage, veut aller plus loin. Que ce soit en installant cette ménagerie familiale dans un zoo de plus en plus décati, où en revendiquant une fibre anglosaxonne dans l’écriture, quelque chose de la flegmatique mélancolie d’un Wes Anderson, d’une fantaisie qui masque des plaies plus profondes.
Cette famille tuyau de poêle est incroyablement crédible par la grâce de son casting (Guillaume Gouix, Félix Moati, Laetitia Dosch, Christa Theret, Marina Foïs, Jonah Heldenbergh) qui s’engueule ou se tombe dans les bras avec un sidérant naturel. Peut-être parce qu’ils ont tous, quelque chose de l’enfance qui continue à pétiller dans les yeux, et que c’est justement ce paradis perdu que tente de réanimer Cordier, cet âge sans interdits ni fausse-pudeur. Gaspard va au mariage racontant, mais avec une belle allégresse, le moment où il faut en faire le deuil.
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