New York est une ville à conquérir. On n’y vit pas seul, pas possible. Mais en groupe d’amis, peut-être que ça peut tenir… C’est le point de départ d’Une vie comme les autres, de Hanya Yanagihara (éd. Buchet Chastel), qui met en présence quatre amis de fac, Willem, JB, Malcolm et Jude (« le plus mystérieux d’entre eux »), déjà artistes ou désirant l’être.
Le roman est une somme (à l’époque du fragment roi, c’est un pari), et lorgne du côté des fresques américaines : le temps long, le souffle, l’ampleur.
Mais le texte reste aussi attaché à la petite unité (A little life, c’est le titre original) et à les relations personnelles – amicales, amoureuses, des quatre hommes. Néanmoins, on n’est pas chez Woody Allen. Le livre exalte une énigme latente et un questionnement inquiet qui tient le lecteur en haleine.
On connaît déjà le décor. New York existe avant même la lecture dans l’esprit de chaque lecteur. Frénésie, Hudson et gratte-ciels. On peut se concentrer alors sur les sentiments des uns et des autres, les uns envers les autres, qui font la matière essentielle du roman. Eau de rose ? Pas vraiment, mais il y a au fond de ce roman quelque chose de populaire et efficace. L’auteure a 43 ans, on se dit que sa culture est aussi celle des séries télé devenues genre en soi.
On peut mettre Une vie comme les autres de côté pour l’été, ou pour un moment où on aura le temps de tresser en même temps que l’auteur les vies des personnages, on peut aussi s’y attaquer tout de suite, et plonger dedans plusieurs jours. À sa sortie aux États-Unis, le livre a été nommé pour le Man Booker Prize, et le National Book Award, deux des plus prestigieux prix littéraires anglo-saxons.
On vous en offre quelques exemplaires : jouez avec le mot de passe que vous trouverez sur la page Nova Aime.