Kinshasa en 2017 a parfois un je ne sais quoi du London de 77… La jeunesse africaine à elle aussi une vision de plus en plus claire du No Future et commence à secouer le cocotier en s’affranchissant des codes musicaux en vigueur, au grand dam des tenants de la séculaire tradition coutumière.
On pique, on recycle, on tord et on vrille et quand on n’a pas de thunes pour s’acheter des instruments, on les invente avec deux bouts de ficelles, une vieille machine à écrire, du fil de fer, quelques vieilles boites de café et trois soudures à la roots… Et c’est parti pour cleaner à l’acide les rythmes tribaux, en faire du tuning musical à grand renfort d’house/disco et de « Zagué » sorte de coupé décalé punkifié mutant…
Et quand Lady Aisha et Makara Bianko croisent la route du producteur fou Debruit, qui, coïncidence, passait justement dans le coin, à la recherche de nouvelles sonorités à transmuter, ça matche direct. Ainsi est né Kokoko tel qu’il déboule chez toi aujourd’hui pour te zapper la tête et te voler ton âme si par malchance tu te refuses à lâcher prise et laisser parler ton corps sur le dancefloor…
Quand au bon Témé Tan, je laisse le jeune Mickael, l’un de ses plus fervents admirateurs, vous en dresser le portrait :
« Des voyages sensoriels, donc, que le Bruxellois nous invite à partager — en partant de ses origines : Né à Kinshasa, il atterrit en Belgique à 6 ans, où il est éduqué en français et en flamand. Mais il commence à voyager seul très tôt, passant ses vacances chez son père au Congo, puis développe son propre goût pour les cultures du monde entier, vadrouillant notamment entre l’Amérique latine et le Japon.
Comme d’autres globetrotteurs du son, tels Gold Panda ou Chassol, Témé Tan ramène de ses pèlerinages de la matière brute, des cris, des chants, des instruments, le tout enregistré au dictaphone. Plutôt que de tourner autour des samples pour les mettre en valeur, Témé Tan les enfouit au creux de ses morceaux, comme des secrets. Certains ont peut-être une valeur plus personnelle : le morceau Ça va pas la tête ?, actuellement playlisté sur Nova, construit les paroles de son refrain par dessus des voix d’enfants de Kinshasa, sa ville de naissance donc… Sur scène, Témé Tan, c’est une affaire plus franchement électronique mais à l’enthousiasme garanti. Il était d’ailleurs récemment en live dans Plus Près De Toi :
Checkez moi ça, les loulous :
Allez hop, c’est vendu ! Rendez vous le mercredi 8 novembre, à 20h30, au premier rang, devant la scène du Chabada !