Ah. Comment te parler de Godspeed You Black Emperor ?
D’abord en dégageant tous les fans de Darth Vader et de Star Wars. Non, je vous assure, ça n’est pas le sujet.
Ensuite, en ne demandant pas leur avis aux vrais fans de Godspeed. On n’est pas ici pour prêcher les convaincus, même si, dans leur cas, qu’ils se rassurent, on les aime bien.
Godspeed, c’est un groupe à part, qu’on classe d’habitude dans la catégorie post-rock, ce qui ne veut, bien-sûr, rien dire, d’autant plus que dans leur cas la seule catégorie qui vaille serait celle de « Godspeed You Black Emperor« .
Leur style ? Celui de l’envolée lyrique allant jusqu’à taper la demi-heure, mais, étrangement, sans que ça s’avère pénible ; puis, d’un coup, passer au registre de l’expérimentation bruitiste des plus déstabilisante ! Le genre de truc que vous n’entendrez donc quasiment jamais en radio puisque dans tous les cas complètement hors format. Voici un court (7 min) extrait du tout dernier album….
Reste que c’est un style de musique aujourd’hui trop rare, qui fait du bien quand on a une sévère envie de décrocher du stress de la vie moderne et se mettre dans les oreilles ce qui est l’équivalent d’une saga poétique épique en matière de littérature. Attention, je n’ai pas dit rock ou métal symphonique, je n’utilise jamais de gros mots dans ces colonnes.
Comment expliquer une telle et quasi-unique liberté sonore ? D’abord parce que ces gars font partie de la crème de la scène canadienne et qu’on les retrouve dans un paquet de formations plus conventionnelles mais toujours de très bon niveau. Ensuite parce qu’ayant créé leur propre et excellent label Constellation au catalogue impeccable, ils ont totalement la main sur leurs choix artistiques et apparemment strictement rien à foutre de faire des concessions pour vendre plus. Enfin, ils ont tout l’hiver pour répéter des trucs incroyables au chaud au lieu de sortir s’enrhumer dans le blizzard.
Notez bien, quand même, que c’est le genre de concert qui peut totalement s’envisager assis, voire s’apprécier en fermant les yeux, même si, chaque fois, la scénographie est soignée… jugez plutôt :
Voilà pourquoi, plutôt que de les classer dans un post-rock carrément ridiculement réducteur, je propose plutôt de les considérer comme d’authentiques musiciens rebelles à tous formats et donc indispensables.
À voir donc au moins une fois dans votre vie, si vous avez l’intention de causer musique en terrasse en connaissance de cause.
Bordeaux @ Krakatoa, Mérignac, mardi 17 octobre, 20h.
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