« Nulle Part, en France » : la réalité des camps du Nord de la France.
Pour ARTE, Yolande Moreau est passée de l’autre côté de la caméra et a délaissé la fiction. Elle s’est collée au documentaire et a filmé ce qu’il y a de plus tragiquement vrai en France aujourd’hui : la situation des migrants des camps de Calais et Grande-Synthe. Pour la collection Réfugiés d’Arte, elle s’est en effet associée à Laurent Gaudé, un romancier qui a su trouver les mots pour décrire ce que l’on a du mal à croire. Elle est allée à la rencontre des migrants qui survivent dans la boue et la saleté de ces camps oubliés des politiques publiques. Elle a retracé avec eux, leur parcours : la guerre, la mort, les échecs et les espoirs qui continuent malgré tout de les habiter.
Sur place, elle a aussi rencontré les bénévoles des pays environnants qui donnent de leur temps et de leur énergie pour écouter, aider et accompagner ces femmes, ces enfants et ces hommes qui peuplent la Jungle de Grande-Synthe. L’histoire de ce documentaire est racontée par Telerama, qui nous parle aussi de la peur qui a habité la réalisatrice à l’idée de filmer cette tragédie moderne. Pour ce documentaire elle s’est associée au romancier donc, mais également à Gaël Turine, à l’écrivain Didier Daeninckx et au dessinateur Cyrille Pomès, qui ont tous livré leur regard sur les camps.
« Regardez-le s’en aller au loin, Spirit of France — l’esprit de France. La République a laissé tomber un peu d’elle-même dans la boue de Grande-Synthe. Ci-gît l’Europe et son concert d’égoïsmes. (…) Ci-gît l’Europe, oui, si elle abandonne l’esprit pour embrasser la peur. » peut-on entendre dans le film. Alors avant de cracher sur la tombe de nos idéaux, regardons droit dans les yeux ce sombre pan de notre histoire.