Ce matin on célèbre un album mythique et mystique : c’est “Voodoo“ de D’Angelo, qui célèbre ses 22 ans ces jours-ci.
22 ans c’est pas mal en âge humain, mais en âge musical c’est presque rien, je vous rassure. Surtout pour ce disque pilier de la néo-soul, qui arrive tout de même en 2000 donc déjà après de très belles années pour ce genre, qui a fait naître des beautés comme Erykah Badu, Raphael Saadiq ou Maxwell.
Le premier album de D’Angelo s’appelle Brown Sugar et sort en 1995. C’est un album génial mais que le musicien a, paraît-il, mis du temps à aimer, trouvant l’esthétique trop douce, trop mielleuse, rêvant plutôt à un disque plus brut. C’est peut-être pour ça que malgré le succès critique et commercial, D’Angelo va prendre son temps : cinq ans précisément, avant de ressortir un nouvel album. Et ce sera Voodoo, un disque pour lequel il réunit une clique de producteurs, de musiciens comme Erykah Badu ou Rick Rubin, et d’ingénieurs en se rendant à Electric Ladyland. Il met toutes les chances de son côté pour façonner le son qu’il rêve de faire, et qui va finir par ressembler à un chant quasiment spirituel.
Un chef-d’œuvre de la production et du chant, pilier de la néo-soul
Voodoo, c’est quasiment une messe soul, avec ses messages, sa spiritualité, ses psaumes, et ses ambiguïtés aussi. C’est un album plein de lascivité, qui fait penser à ces morceaux de funk et de soul qui à force d’être lubrique, deviennent complètement hypnotisants.
C’est pour toutes ces raisons que cet album va être un carton des ventes : D’Angelo va devenir une icône du RnB moderne, et faire des années de tournées internationales sur ce disque. Puis il va disparaître pendant quatorze ans…. Pris dans des tourbillons d’addictions, de soucis de santé mentale, peut-être aussi écrasé par la pression qui naît d’avoir créé un chef-d’œuvre.
Bref, l’album Voodoo est autant un chef-d’œuvre de la production et du chant qu’une œuvre qui a dépassé son créateur. On la célèbre ce matin en écoutant le morceau “Send It On“.
Crédit © Pochette de Voodoo, de D’Angelo.