Un adage veut que La vie soit un roman. Pour Helena Trestikova, documentariste tchèque c’est aussi des (beaux) films égrenant le fil du temps.
La cinéaste tchèque Helena Třeštíková développe une singulière esthétique de la rencontre. Elle filme avec une infinie patience des êtres et leurs familles, de cœur ou d’infortune, en revenant sans cesse auprès d’eux. Cette fréquentation assidue, fidèle, est une expérience commune d’observation participante, au plus près de la vie.
Helena Trestikova observe des êtres qui cherchent leur place, souvent en rupture avec la société ; des lignes de vie plus forte que l’infamie ou le déterminisme social. L’issue est fragile, incertaine, mais la vie se révèle encore et toujours plus forte.
Cette première rétrospective française de l’œuvre d’Helena Třeštíková met en évidence un cinéma qui s’élabore sur la (très) longue durée. Contemporaine des expériences longitudinales de Michael Apted (The Up series), Barbara et Winfried Junge (Die Kinder von Golzow) ou Michel Fresnel (Que deviendront-ils ?), Třeštíková travaille la sérialité documentaire selon des modalités précises. Au montage, elle ordonne chronologiquement chaque séquence pour restituer l’expérience d’une vie, dans la durée condensée du film. Le résultat est souvent vertigineux. Elle s’inspire d’une technique aussi ancienne que le cinéma, le résumé-accéléré ou time-lapse en anglais.
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