Radio Nova vous offre « ISLES », l’album du duo nord-irlandais qui habite à Londres mais parlera à tout le monde.
C’était en 2017, c’était l’époque où il était encore possible de passer le soir hors de quatre murs et d’un toit, mais ailleurs, parfois en plein air soyons fous ou même aliéné, dans des salles de concerts où il était encore possible de se serrer à 400 et de respirer le même air sans être contraints et forcés de porter un masque sur la bouche (et le nez !), mettre du gel sur ses mains, se tenir à deux mètres de distance, ne pas se voir et resté isolé même, pour plus de facilité. Bon, vous connaissez l’histoire. C’était une autre époque, qui reviendra mais qui paraît si lointaine. C’était hier. C’était il y a 9000 ans.
Chez Radio Nova, nous étions en 2017 (comme vous, sans doute) et nous découvrions BICEP, ce duo nord-irlandais (Andrew Ferguson et Matthew McBriar sont originaires de Belfast) d’abord connu pour ses remixes et son blog (Feel My Bicep) et auteur de morceaux, «Glue » notamment (bijou de minimalisme rave) et plus encore « OPAL », qu’on écoutait à l’époque très fort dans la rédaction, en mode repeat et les basses poussées au maximum (ça faisait peut-être un peu vibrer les murs mais personne ne se plaignait vraiment, car « OPAL » est vraiment un sacré morceau). On écoutait la version de BICEP et parfois son remix signé Four Tet, un autre spécialiste de cette musique électronique, aérienne, sensorielle et très efficace, qui ne se résume pas à ça puisqu’elle ne s’inspire pas seulement des piliers de la musique techno et electronica mais bien de tout ce qu’il est possible de trouver avec les possibilités d’aujourd’hui. De la joie, parfois, du monde numérique.
En 2021 par exemple à l’heure où paraît le second album du duo — Isles, référence aux deux îles connues des deux nord-irlandais, qui habitent depuis dix ans à Londres, sur l’île de Grande-Bretagne donc —, BICEP sample des mélodies de chanteurs malawiens de la fin des années 50 (oui, les références sont précises) sur « Apricots », titre mélancolique et dansant, rempli d’émotions contraires et complémentaires. Grosse attention portée aussi à « Atlas», qui introduit un disque qu’on a, là encore, écouté 2 000 fois (les chiffres sont approximatifs) depuis sa sortie il y a quelques jours au sein de cette rédaction.
Isles, selon les deux producteurs, questionne le rapport à l’insularité, pour eux qui ont grandi en Irlande du Nord, puis à Londres, et dont la musique se prête aux grands espaces tout aussi bien qu’aux chambres solitaires. Il questionne aussi la perspective de créer, malgré les contraires et les angoisses des jours sombres, une musique pour continuer à rêver tout en continuant, tout de même, à danser. Un hymne à la joie, sans parole mais avec beaucoup d’horizons différents. « Isola, l’île quoi / Tu crées ton île, et tu l’évaste au maximum, quoi« , comme le scandait Alain Damasio sur une production de Rone.
Ainsi, dansons ensemble, car Radio Nova vous l’offre, ce disque qui vous fera, allez savoir, sortir de cette île mentale dans laquelle certains et certaines d’entre vous sont contraintes de circuler depuis de si longs mous maintenant.
Nova vous offre des exemplaires de leur nouvel album, et ça se passe par ICI
BICEP © Dan Medhurst