Trois jeunes journalistes veulent faire le tour des régions de France en camion pour mieux les raconter.
Cessez avec ce réflexe pavlovien qui veut que la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur rime avec Festival de Cannes, villas luxueuses et réservoir de votes FN. Le magazine Archibald veut se muer cet été en Archibus pour raconter l’arrière-pays, les petits villages, les endroits perdus de la région où se baladent rarement un micro, une caméra et des plumes. A quelques mois des élections présidentielles, et depuis leur camion, ils dresseront un portrait tendre d’une France trop peu visible. Pour cela ils ont besoin de votre aide : une campagne de financement participatif est actuellement en cours.
Au départ, il y avait un webzine culturel et société monté en 2012 par des étudiants en communication du sud-est de la France, venant de Cannes, Nice et de petites villes des Alpes Maritimes et du Var. Le projet Archibald s’est aujourd’hui affiné, affuté et souhaite envoyer trois de ses journalistes sillonner la région qu’ils connaissent si bien pendant pendant plusieurs semaines.
L’idée de ce tour de France en camion est née d’une longue pause de deux ans, deux années durant lesquelles Archibald était inactif. « A cette période, je suis monté sur Paris » nous confie Paul Demougeot, un des journalistes du projet « C’était un temps de réflexion : comment est ce que je vois le journalisme, comment utiliser les outils qui étaient à notre disposition. » Quand on lui demande ses influences, Paul répond « Ce qui a existé pendant les années 60 , avec quelqu’un comme Ken Kesey, l’auteur de Vol au dessus d’un nid de coucou. Il a traversé sous LSD les États-Unis dans un vieux bus, avec Neal Cassady, le type qui a inspiré Kerouac pour Sur la route. »
Pas de Neal Cassady ni de LSD (enfin, on croit), mais Archibald veut lui aussi secouer le journalisme au creux de son camion tout équipé, qui permettra de diffuser vidéos et podcasts lors de la réalisation des reportages. Une manière pour les trois journalistes qui se sont rencontrés à la fac de Nice de rester en contact avec leurs lecteurs alors même qu’ils tournent, enregistrent et enquêtent. A leur retour, ils coucheront sur papier leurs découvertes, la vie d’une troupe de scientifiques juchée sur les montagnes, comment s’organise une commune libre à côté d’Antibes – un épisode pilote sur le sujet devrait être dévoilé dans la semaine.
La revue sera scindée en deux : une première partie sera consacrée aux reportages planifiés, et une deuxième partie détaillera tous les imprévus du voyages, les rencontres chez l’habitant, le pneu crevé au milieu d’une côte, le pastis pris les pieds dans l’eau. Complètement indépendante, la revue sera imprimée par leur association, Archibald Editions. Et plus tard, si le projet rencontre son public, Archibald voudrait poursuivre son voyage à un rythme trimestriel et faire le tour de toutes les régions de France. Avec un espoir : toucher la jeunesse, qui semble si désintéressée et déconnectée de son pays.
Si le projet vous parle, vous pouvez les encourager en participant à leur financement participatif, et en les suivant sur Facebook et Twitter.