A la déouverte de l’art contemorain à Bruxelles
Bruxelles : la ville qu’il ne fallait pas rater le week-end du 23 avril dernier.
La capitale belge était durant cinq jours le nombril européen de l’art contemporain. L’équipe de Tout ce que vous avez raté s’est rendue en terre voisine, prête à en découdre avec la frite et la bière. Sillonnant les deux foires majeures : Art Brussels et Independent Brussels, mais aussi des adresses plus intimistes, Marc et Solenne sont allés à la rencontre de personnalités, organisateurs, et galièristes.
On vous donne la clef d’une boîte de Pand–art bourrée de nouveautés made in Bruxelles, juste une fois !
Deux foires, deux ambiances.
Art Brussels, la classique, est un peu à Bruxelles ce que la Fiac est à Paris ou le Tefaf à Maastricht : incontournable ! Autant dire qu’on l’attendait cette 34e édition. D’autant plus qu’un rafraîchissement était nécessaire selon Katerina Gregos, très active directrice artistique de la foire.
Art Brussels se recentre. D’abord géographiquement : la halle Tour & Taxis, nouvel espace plus près du centre ville, accueille rigoureusement la manifestation artistique.
Ensuite avec sa nouvelle formule : 141 galeries triées sur le volet, 49 de moins que l’année précédente. L’intérieur, immense hall, permet un embriquement de stands minutieusement implantés. S’ajoute à cela des catégories contraignantes et disséminées aléatoirement : Discovery, Rediscovery, Prime, Solo. On veut bien y mettre de la bonne volonté avec notre plan dans les mains, mais il faut s’accrocher ! Sous la houlette du “acheter local”, la foire se focalise sur le marché européen, non sans déplaire à Rodolphe Janssen, de la galerie homonyme bruxelloise, pilier d’Art Brussels depuis plus de vingt ans.
Cette résolution va de pair avec l’absence remarquée de visiteurs étrangers plutôt frileux. Et pour cause, les festivités artistiques débutaient un mois seulement après les attentats de Bruxelles. Les galeries exposantes françaises, à l’image de la Galerie Valentin, voient quant à elles la capitale belge comme la ville émergente en matière d’art contemporain. Berlin a-t-elle du soucis à se faire ?
Du rafraîchissement et de l’originalité, on en trouve finalement à Independent Brussels. Cette foire d’art contemporain établie à New York depuis 2010 s’exporte à Bruxelles pour la première fois en 2016, profitant du créneau déjà bien affûté par Art Brussels.
Pas d’erreur sur le nom, il s’agit bien d’une foire in-dé-pen-dante. Olivier Pesret et Liv Vaisberg, les directeurs, conçoivent la foire comme une exposition dans sa globalité, un exercice scénographique permettant d’apprécier les oeuvres à leur juste valeur.
Ici, pas d’individualisme, les stands des 72 galeries communiquent les uns avec les autres. Les six étages du Vanderborght Building, au coeur de Bruxelles, nous donnent une vision incroyable d’un espace ouvert et chaleureux.
On en oublie presque le but premier : vendre. Pas de sélection herculéenne en amont, les galeries sont tout simplement invitées à exposer le ou les artiste(s) qu’elles défendent. Les galeristes Bruno Delavallade et Jocelyn Wolff participaient à la foire : deux espaces d’expositions totalement différents, montrant l’étendue des possibles à Independent Brussels. On attend la prochaine édition avec impatience !
Le focus de cette semaine est un peu particulier : pas une mais trois rencontres artistiques. On dira que c’est pour témoigner de la diversité belge.
En dehors des foires, ces usines éphémères d’art contemporain, Bruxelles regorge de lieux culturels beaucoup plus confidentiels. Il aurait été dommage de ne pas vous faire partager nos trouvailles hétéroclites.
L’exposition Prouvé-Takis à la Patinoire Royale nous laisse littéralement bouche bée. Les sculptures cinétiques de Takis s’animent aux côtés des créations novatrices de Jean Prouvé. Cette proposition prend tout son sens dans un lieu d’exposition exceptionnel, ouvert il y a un an à peine. D’autant plus que Takis et Prouvé n’ont jamais eu l’occasion de travailler ensemble. Constantin Chariot, directeur de la Patinoire, nous explique les raisons de ce choix curatorial.
On continue notre tour d’exploration du plat pays à l’Atelier Relief, hôtel particulier réhabilité temporairement par l’exigeant duo Stéphanie d’Orglandes et Julia van Hagen.
Les créatrices de 4 pièces nous convient à leur exposition éphémère Breaking & Construct. Un melting pot muséal exposé dans quatre pièces donc, morcelé, à mi-chemin entre art contemporain, design et mode. On y débusque un concept original édité par le Studio Marant : à la découverte des neuf Genesis Book. Finalement, on quitte Bruxelles après une semaine intense.
Tendus comme les bandes de Daniel Buren lors de sa performance au musée Bozar, on vous dit à tantôt !