La fête à en crever.
À l’automne dernier, Julia Lanoë et Carla Pallone sortaient chez Vicious Circle Corpo Inferno, le quatrième album d’une discographie lancée en 2005 avec June, ce LP sur lequel figurait, notamment et parmi d’autres petits chefs-d’oeuvres, le très culte « Pour Oublier Je Dors » (l’histoire d’un homicide qu’il s’avère nécessaire de devoir camoufler…)
Et ce quatrième album, on n’a pas vraiment cessé de l’écouter depuis. Peut-être parce que le temps, entre octobre et le mois de juillet, n’a pas franchement changé depuis (oui, même à Nova, on parle beaucoup météo, c’est comme ça), et que ce disque-là s’y prête particulièrement, à ces ambiances lourdes et grisonnantes qui dominent le ciel de la même manière qu’elles dominent les quatorze pistes du disque. Peut-être aussi parce que le duo était venu nous voir en novembre à l’occasion de notre Nuit Zébrée lyonnaise (au Transbordeur), où les deux filles avaient partagé l’affiche avec Bon Voyage Organisation, Caribbean Dandee, Husbands. Peut-être surtout parce que cet album, il regorge de petits tubes noirs et brillants, cyniques et lucides, perfides et doux, qui donnent une folle envie d’y plonger, dans cet Enfer que les deux filles décrivent ici avec une poésie aussi lamentée que décalée.
Introduction et apothéose du disque en question, ce « Bleu Lagon » aujourd’hui clipé par l’intermédiaire d’un autre duo, de garçons cette fois (Philippe Roger & Julien Grovalet), qui traduit en images (et en raisonnant pas mal avec ce que proposent les Shoes via leur dernier album, et le lives qui l’illustre) ce qui était alors dit par les mots.« Le lagon rouge sang, il n’y a plus que des fonds d’écrans, je n’ai nulle part où me barrer, je vais faire la fête à en crever ». Windows 95, chorégraphies imparfaites, rencontres 2.0. Et la fête, à en crever.
Cet été aux Vieilles Charrues, au Festival d’été du Québec, aux Nuits Secrères, et dans plein d’autres endroits.