On fête aujourd’hui les 6 ans du premier album des maliens de Songhoy Blues : « Music In Exile ».
Tous les jours dans Alpha Beta Nova (lundi au vendredi, 9h-13h), Sophie Marchand célèbre un anniversaire, d’une personne, d’un disque ou d’un événement.
Ce matin on fête les Songhoy Blues et leur premier album Music in Exile qui porte parfaitement et tristement son nom puisque l’histoire de ce quartet malien est intrinsèquement liée à la question de l’exil. Un disque sorti le 20 février 2015, il y a 6 ans déjà.
À l’origine ce sont deux musiciens originaires de Tombouctou et Gao, des régions touareg tombées aux mains des djihadistes et d’AQMI à partir de 2013. Ils ont donc dû fuir, pour ne pas risquer leur vie, dans ces régions où la musique est un péché et une pratique illégale.
Quand ils arrivent à Bamako, pour étudier à l’Université ils sont chamboulés et aussi remontés, alors ils décident de continuer ce qu’ils aiment, la musique, et de s’en servir pour raconter une partie de leurs luttes mais surtout leurs souvenirs, ceux de leurs proches. Ils commencent alors à enregistrer des morceaux, tourner dans des cabarets et animer des soirées.
Un album de rock vivifiant, enregistré entre Londres et Bamako
Dans le groupe, il y a des supers musiciens, notamment Garba, fils d’un percussionniste proche d’Ali Farka Touré, des batteurs, des guitaristes. Et rapidement leur musique se fait repérer en dehors du Mali, grâce à un producteur français, Marc-Antoine Moreau, manageur d’Amadou & Mariam, ou encore grâce à Damon Albarn et son projet Africa Express, un disque collectif pensé avec les meilleurs musiciens du Mali, du Congo et d’Ethiopie.
Ce coup de main permet aux Songhoy Blues d’enregistrer un super disque à Londres et à Bamako, de rencontrer Nick Zinner, le guitariste des Yeah Yeah Yeahs qui va produire l’album, et de diffuser leurs riffs de rock extrêmement entêtants.
Souvent quand on parle de musique malienne on parle de blues du désert, mais l’expression est un peu datée je trouve, surtout pour eux qui font vraiment du rock vivifiant et lénifiant à la fois.
Voici le titre « Soubour », qui fête son anniversaire aujourd’hui.
Crédit © Pochette de Music In Exile, de Songhoy Blues