#FaceCritics : Comment un dessinateur de génie a-t-il prouvé que l’anti-conformisme triomphe toujours ?
Roland Topor est un poète, un peintre, un dessinateur, un réalisateur, un illustrateur – bref Roland Topor est un artiste que l’on peine à faire entrer des cases. Etudiant dans les années 60, il dessine pour Hara-Kiri, journal satirique avec lequel il partage un certain goût de l’humour noir. Rapidement sa curiosité le pousse à développer sa technique en se frottant à d’autres univers. Il collabore ainsi avec le monde du cinéma, du théâtre, et de la radio.
Années après années, il publie des dizaines de romans, de nouvelles, de recueils de dessins. L’artiste est prolifique, mais ne plaît pas à tous. Il peine à gagner en reconnaissance, et ceux qui savent qui il est le trouve trop vulgaire, trop franc, trop prosaïque. Pourtant quelque soit son moyen d’expression, il reste guidé par une vertu cardinale : l’anti-conformisme.
Ainsi se raconte-t-il au micro de Jacques Chancel.
Toute sa vie, Roland Topor se fiche de la morale, de la bien-séance, de la bien pensance : il parle de sexe crûment, il dessine la mort, il s’amuse aussi à choquer la pudeur. Et alors qu’il multiplie les dessins dans la presse, le public contemporain, certainement choqué, demeure insensible à l’humour et au génie de cet artiste. L’artiste ne vend pas bien ses oeuvres, il reste marginalisé. Pourtant, 20 ans après sa mort, Roland Topor est plus que jamais célébré. On reconnaît enfin la valeur de la force subversive de son oeuvre, ses romans sont à nouveau publiés, des musées exposent finalement certains de ses dessins.
Comme s’il avait été en avance sur son époque, Roland Topor n’a pas connu le succès qu’il méritait. Mais il est resté, tout au long de sa vie, fidèle à sa morale, à ses valeurs. Surtout, malgré les regards parfois sévères de la critique sur son travail, il n’a jamais cessé de créer.
De sorte qu’aujourd’hui, Roland Topor continue d’inspirer une jeune génération de dessinateurs libres et facétieux.