En lieu et place du Balthazar, le Molotov revendique un militantisme musical rare, un militantisme qui annonce la couleur – antifa – et joue la carte de la convivialité avec tous les acteurs du quartier (Plaine et Cours Ju) et de la ville. Un lieu remarquable, un lieu forcément remarqué !
Racontez-nous l’histoire de votre salle.
L’histoire du Molotov commence quelques rues plus bas : rue d’Italie. C’est en effet dans ce qui était encore une ruelle sombre qu’ existait le O Bundie’s, une petite salle punk rock. Cette première salle avait été crée par une bande de potes amateurs de musique et de bières pour pallier au manque d’espaces d’expression pour les groupes de rock et de métal.
Au bout de 5 ans, nous avons constaté que ce manque existait pour tous les styles. C’est ainsi que l’idée d’un lieu plus spacieux a émergé, un espace où toutes les cultures alternatives, de la cumbia au reggae en passant par la psycho-trans ou encore le hip-hop, pourraient s’exprimer. Il ne nous fallait plus que trouver un lieu adapté… En parallèle, Le Balthazar, salle mythique du quartier cherchait un repreneur.
L’aventure démarre ainsi. Plus de huit ans plus tard et quelques 1499 concerts après, nous sommes toujours là.
Quelle est sa philosophie, son identité ?
Le Molotov est à l’image du quartier, celui de la Plaine et du Cours Ju : solidaire, multiculturel, populaire et résolument antifasciste.
Ainsi, naturellement, nous privilégions les rencontres humaines et les découvertes grâce à une musique venue du monde entier. Le Molotov est aussi un lieu de soutien aux différentes associations et mobilisations humaines : les permanences du Collectif du 5 Novembre ont été accueilli un an durant dans nos locaux, nous avons fait plusieurs soirées de soutien au Fralib, SOS Méditerranée, Secours Populaire, etc.
– Quelle est votre couleur musicale, votre ligne artistique ?
Si beaucoup pensent qu’il y a un immense travail de programmation, il ne s’agit en fait que de son gérant, passionné de musique, qui «perche ». La ligne artistique en est résolument humaine, chaleureuse et fidèle aux valeurs qu’elle défend. L’objectif est que les gens partagent, découvrent, dansent, pogotent dans un environnement bienveillant.
– Un des derniers événements, concerts programmés qui vous a tout particulièrement marqué ?
Il y en a tellement… le dernier concert faisait partie peut-être des meilleurs avec Labess, de la rumba gitane teinté par le Maghreb. Mais il a eu aussi la Cumbia Chichara, Tech N9ne, Cunninlinguist, Lompal, Swift Guad, Sick of it All, Antiflag, Jim Younger Spirit, Dirty Wheels, unfit , Massilia Sound-System, Gari Greu, Afrobeat Kollectif, Le New-York Ska Jazz Ensemble, Nytt Land, The Crush , Ave manaa , Molchat Doma, Whispering Sons, Massilia Gipsy Band, The Trouble Tones, The Toasters, Marcus Gad, Sovox, Snot et bien d’autres .
Nous avons aussi programmer une multitude de grands artistes à l’Espace Julien tels que (et c’est loin d’être exhaustif) : Barcelona Gipsy klezmer Orchestra, Xzibit, Mobb Deep, Omar Souleyman, Alborosie, Eek-a-Mouse, Roy Ayers, Casey, Chico Trujillo, The Rumjacks, Agnostic Front…
- – Quelles sont vos projets, concerts, festivals, envies, utopies pour 2021 ?
Notre plus grand souhait est ouvrir et pouvoir enfin faire notre 1500ème concerts voire 1500 nouveaux concerts!!! Pour la petite histoire, nous avons dû fermer le soir même où nous devions fêter ce 1500ème concert. Plus sérieusement, nous souhaitons que les gens prennent conscience de l’importance des petites salles de concert « non essentielles »… mais ne vous inquiétez pas, on vous prépare de belles surprises…
Évidemment on attend tous cette rentrée avec la plus grande impatience. Et pour augmenter un peu plus la pression, le Molotov vous offre dès aujourd’hui des invitations pour un concert… Jouez ici ! (Le mot de passe, c’est sur la page Nova Aime)