Le compositeur et musicien sortait son album il y a tout juste six ans. Un album toujours aussi intelligent et intense.
Aujourd’hui, l’anniversaire d’un disque barré, Big Sun, au moins autant que son auteur, Christophe Chassol. Un artiste tellement talentueux qu’il faut du temps pour comprendre ce qu’il fait.
Chassol, véritable érudit de la musique (pour une fois, le terme n’est pas galvaudé), le genre à savoir où il a entendu pour la première fois tel morceau, telle bande-annonce, tel chant d’oiseau, telle mélodie, un artiste à l’oreille absolue, ou en tout cas relative, un don qui lui permet d’imprimer les harmonies dès qu’il les entend.
Et d’ailleurs, c’est comme ça qu’il compose – avec tous les sons qui l’entourent.
Et les images aussi. Il appelle une partie de son travail “ultrascore”, soit le fait d’harmoniser à partir du réel, d’images qu’il perçoit, qu’il filme.
L’ultrascore, ou l’harmonisation du réel
C’est que Chassol est un musicien, mais aussi un arrangeur, un compositeur, un producteur, un chef d’orchestre qui fait vivre la musique sous toutes ses formes, et toutes ses dimensions.
Aujourd’hui, on fête l’anniversaire du disque Big Sun – sorti le 9 mars 2015 – dernier disque qui venait conclure une série consacrée à l’Inde et à la Nouvelle-Orléans – et qui se plongeait cette fois-là dans les Antilles. À travers les souvenirs que Chassol en a, mais aussi à partir des pluies, des carnavals, des oiseaux, de la créolité, des vagues, des percussions, des messes. Bref de tout ce qui fait aussi l’identité sonore de la Martinique, notamment.
C’est quasiment ce qu’on appelle du field recording – de l’enregistrement de terrain – mais revisité afin d’être pop, ou en tout cas très harmonieux et accessible. Un projet malin, spécial, charmant, absolument original.