Sale temps pour les Prince.
Après Prince, disparu au printemps dernier, voilà un autre sang bleu qui s’en est allé hier : Prince Buster, précurseur du ska (et du rap même pour certains, puisqu’il avait déjà cette particularité de « parler » par-dessus les disques qu’il passait) et l’une des figures centrales de la musique jamaïcaine des 60’s, est en effet décédé cette nuit du côté de Kingston, la capitale de l’île qui l’a vu émerger il y a plus de 50 ans de cela.
D’abord possesseur d’un magasin de disques sur l’île qui n’était pas encore celle de Bob Marley (le Prince Buster Record Shack), il sort son premier album en 1960 après un passage initiatique au Nord, via les États-Unis, et s’affirmera rapidement comme l’un des portes-étendards de la culture rastafari. Largement engagé, d’abord chrétien baptiste, il se convertira plus tard, et comme Muhammad Ali à pareille époque, à l’Islam, et livrera quelques-uns des tubes les plus fameux de sa discographique jusque dans les années 70, de « Wash Wash » à « I Got A Pain », de « Al Capone » à « Madness », un titre auquel le groupe du même nom pensera d’ailleurs au moment d’envisager son nom à lui.
Signé sur Blue Beat avant de l’être sur sa propre structure (Prince Buster), l’État jamaïcain lui avait décerné en 2001 le très cérémonieux Ordre de la Distinction. Au Panthéon désormais : un monument.