Vous êtes sur le point de pénétrer dans la Chambre noire d’une artiste qui, sans le vouloir, est devenue la voix d’une génération en Angleterre, au point d’être surnommée là-bas chez elle, la “nouvelle princesse de la soul”.
“Princesse” ça, c’est sûr surtout quand on voit à quel point ce pays a décidément une lubie avec les têtes couronnées et leur descendance noire. Mais “soul” ? C’est peut-être un peu trop court.
“Soul rnb avec un soupçon de rock lofi des 90’s”, c’est un peu plus complet pour une femme de 20 ans bercée entre des sonorités émanant de Londres, Paris, Lagos et N’Djamena.
Quant aux lyrics, c’est là où les moins anglophones d’entre nous devrions prêter une oreille attentive. On peut et on doit qualifier cette artiste de poétesse. Et je ne suis pas le seul à le faire. Lily Allen, Billie Eilish ou encore Michelle Obama ont plébiscité cette plume qu’accompagne sa voix soprano douce.
Une voix qui a certes pour objectif d’émouvoir son audience, mais surtout de faire la paix avec ses propres distorsions. Ou comme elle le dit encore, “de faire apparaître des arcs-en-ciel dans ces souffrances”.
C’est ce qui ressort du premier album de cette auteure interprète. “Effondré dans les rayons du soleil” ou Collapsed by the sunbeams en anglais, premier opus en guise de journal intime au titre tiré d’une phrase de l’écrivaine Zadie Smith.
Douze histoires, douze instantanés d’une vie adolescente pleine de maturité, une introspection porteuse d’espoir. Une profondeur, une densité, une sensibilité impressionnante pour une femme de 20 ans.
Difficultés d’être soi, homophobie, solitude, dépression, confusions des sentiments, désillusions amoureuses, problèmes de communication. De quoi confirmer l’adage de Paul Nizan sur ses 20 piges : je ne laisserai personne dire que c’est le plus bel âge de la vie.
Pas étonnant donc de voir dans ces musiques la bande son d’une Génération Z, anxieuse et ultra connectée.
Mais notre porte-parole malgré elle reste une rêveuse. Elle réussit à nous dire qu’il reste de l’espoir au fond de cette Sad generation, titre de l’un de ses premiers EP.
Arlo Parks, merci de nous rappeler sur Radio Nova que le meilleur reste, en un mot, avenir.