Les trottinettes, gyroroues, skates électriques, ont mauvaise presse
. Mauvaise réputation.« On en a un peu marre de cette mauvaise image », confie Philip Roche, président de l’Association nationale des utilisateurs de micro-mobilité électrique. Ces « engins de déplacement personnel », selon l’expression consacrée, seraient « des gadgets de geeks », qui pratiqueraient « une activité enfantine » en « roulant sur les trottoirs ». En faisant chier tout le monde, dirons certains.
Et pourtant, « lorsqu’une trottinette remplace une voiture pour un trajet urbain, c’est extrêmement vertueux », assure-t-il, rappelant que l’objet « pèse au maximum 20 kg, contre 800 kg à 1,5 tonne pour un véhicule », que celui-ci soit électrique ou pas. En ville, où l’espace est contraint, la trottinette contribue à limiter l’encombrement des chaussées et à « réduire la pollution », affirme le représentant des usagers. Pour sortir du « bad buzz », en finir avec cette mauvaise image, la Fédération des professionnels de la micro-mobilité, qui rassemble les fabricants, vendeurs et les assureurs, a lancé une étude auprès de 550 utilisateurs de trottinettes électriques.
Les engins sont dotés de puces et leurs propriétaires sont invités à indiquer, chaque mois, quels trajets ils effectuent, s’ils ont emporté leur trottinette dans un bus ou subi des accidents. A la FPMM, on espère que cette étude permettra, « d’ici à quelques mois, d’observer cette mobilité sur la base de données tangibles », et non sur des idées reçues. Le lobbying finira-t-il par payer ? Entre avril et septembre 2020, « parmi les termes associés aux trottinettes, “accident” et “incivilités” ont régressé, au profit de “liberté” et “flexibilité” », observe le représentant du secteur… Les amoureux de la trottinette, dont je ne fais pas partie, redressent peu à peu la tête…