Durant les prochaines semaines, en attendant leur réouverture, Nova donne la parole aux salles de spectacle et festivals amis de la radio.
Nous vous proposons un petit tour de France de ces structures qui font bouger activement la culture dans leurs régions. Ce sont nos partenaires et camarades que nous vous présentons aux six coins de l’hexagone. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Quel est le dernier événement qui les a marqué et quels sont leurs espoirs pour 2021 ? Ils passent tou.t.es par notre petit questionnaire de rentrée.
Aujourd’hui, c’est au tour de l’Espace Julien à Marseille de répondre à notre questionnaire.
– Racontez-nous l’histoire de la salle. Quelle est sa philosophie / son identité
De terrain en terrain, le Cirque Électrique cherche, expérimente, crée spectacles et projets artistiques divers depuis aujourd’hui 25 ans. Les rencontres s’accumulent : plasticiens, musiciens, acrobates, poètes, saltimbanques et autres damnés de la piste. En 2011, sur une invitation de la Ville de Paris et dans le cadre d’un appel à projet qu’il remporte, le Cirque Électrique s’implante Porte des Lilas dans le 20ème arrondissement, quartier en pleine mutation. Il crée alors l’association de la Dalle aux Chaps pour assurer la gestion de ce nouvel espace cirque mis à disposition par la Ville de Paris. Au-delà de son activité propre de production et de diffusion de spectacles, l’équipe du Cirque Électrique, forte de multiples savoir-faire, s’inscrit dans une démarche d’accompagnement de projets in situ ou hors les murs, d’accueil et de partage d’outils (accueils en résidence, co-réalisations d’événements artistiques et mises à disposition d’espaces et de matériel) avec d’autres artistes et créateurs dans des domaines et esthétiques variés. Il poursuit ainsi la mise en œuvre d’un projet artistique et culturel collaboratif, atypique et unique en accueillant nombre de compagnies et artistes. Son objectif est de faire de ce lieu un vivier de culture, un terrain d’expérimentation et d’accueil, une plateforme de soutien à la création et de rencontres à l’endroit du cirque, mais également de la musique, du théâtre, de la performance et autres formes singulières avec un fort intérêt pour les croisements disciplinaires et l’émergence.
Le Cirque Électrique dispose de 4 lieux de diffusion sur son site, à savoir une salle de concert insonorisée exclusivement dédiée à la programmation musicale, un chapiteau et un parquet de bal, espace de bar restauration pouvant également accueillir concerts, spectacles et performances divers et un chapiteau supplémentaire accueillant l’École du Cirque Électrique dédiée à la pratique amateur. Le Cirque Électrique fait partie des quatre cirques actuellement installés à Paris.
– Quelle est votre couleur musicale / ligne artistique ?
Le Cirque Electrique est un lieu / une cie atypique à l’univers hybride s’inscrivant au croisement d’une culture urbaine radicale et moderne et du mythe d’une tradition circassienne. Sa ligne artistique s’inscrit dans une volonté de proposer un décryptage personnel réactif, poétique et décalé de son époque tout en se distinguant par une offre culturelle riche et diversifiée qui reflète une envie de culture, de transmission, d’humanité, de collectif et de risque qui s’adresse à un large public, en constante évolution.
Ainsi, il propose une programmation audacieuse, ouverte sur la diversité artistique, l’innovation et l’émergence à un rythme régulier, de manière à promouvoir des formes et esthétiques variées dont certaines, alternatives et peu représentées. Cette programmation alterne présentation des créations de son répertoire et diffusion de spectacles invités. Véritable pépinière de cirque et de formes hybrides, le Cirque Électrique accueille chaque année de nombreuses équipes artistiques et notamment, issues de la jeune création.
– Un des derniers événements / concerts programmés qui vous a tout particulièrement marqué.
Le Cabaret Décadent, spectacle porté par les artistes du Cirque Electrique constitue un rendez-vous annuel attendu du public comme de son équipe, véritable temps fort de sa programmation. En 2020, pour sa septième édition, la Revue Electrique décline le thème de la Rage mais amorce aussi la célébration d’un non anniversaire, une envie de fêter (25 ans du Cirque Electrique) en continu et pas juste une fois, la fureur de vivre, une liberté qu’on prend tous ensemble. La rage contre une histoire sans fin, plusieurs histoires. Un risque. Des énergies palpables. Un cabaret au-delà des limites et des genres. Interdit aux moins de 17 ans. Car après tout, on n’est pas sérieux quand on a 17 ans.
Le cabaret du Cirque Electrique est une soirée où l’on s’encanaille au bord d’une piste de cirque. Dans une ambiance aussi intimiste qu’électrique, on y boit, on y mange, on susurre des choses interdites dans un vent de liberté sur fond de rock’n’roll et de numéros de cirque. Des enchaînements de numéro traditionnels et de performances dans un esprit qui tient à la fois du Cabaret Voltaire et des folles nuits parisiennes.
En pleine fièvre frénétique, le Cabaret est subitement interrompu le 13 mars 2020, à l’annonce du 1er confinement. 10 représentations annulées, plus de 3000 spectateurs ayant réservé, affamés…
– Quelles sont vos projets / concerts / festivals / envies / utopies pour 2021 ?
Occuper la piste laissée vide trop longtemps, redémarrer la machine à désirs, désirs d’art, désirs de création, désirs d’échanges, celle qui accueille les spectateurs et les artistes, celle qui voit évoluer les élèves de l’école de cirque. A peine écloses fin 2020, 2 nouvelles créations du Cirque Electrique ont été interrompues en pleine lancée. C’est à charge de revanche et par appétence d’art et de rencontres que 2021 deviendra l’année où il sera possible de les accomplir pleinement.
Déjà par Fanfare, un spectacle tout public, entre hommage au cirque traditionnel et inspirations plus contemporaines : piste en 360°, numéros qui se succèdent, orchestre électrique, fanfaronnade, bouffonneries et clowns, aucun fil conducteur, fils rouges et noirs, strass et paillettes, pop-corn et cotillons, cirque’n’roll animal, quand l’homme devient bête, naïveté assumée, crêpes et pâquerettes, crête ou loukoum, tarte à la crème à la face du monde !
Viendra ensuite un spectacle de cirque hybride où théâtre, danse, musique, numéros de cirque, objets plastiques servent l’écriture d’Eugène Durif : Au Bords du Cirque.
Les textes se nourrissent de l’actualité sociale et politique au travers des mythes et légendes du théâtre antique, d’une culture populaire et moderne, de la performance au théâtre surréaliste, du cirque comme médium et de la danse comme joie. Un théâtre à l’envers du décor, un cirque brut et électrique. Au bord du cirque se situe à la limite de tous les arts. Un opéra du pauvre. Comédie musicale déglinguée et bringuebalante qui interroge les faits de société : de l’intime à l’individualisme, du collectif au commun, une époque qui change, qui doit changer.
Enfin et comme toujours, accueillir tout un chacun, artistes, spectateurs, élèves.
En attendant le retour des activités en présentiel au Cirque Électrique, les équipes vous offre des places pour leur prochain spectacle « Fanfare Décadente » prévu lors de la réouverture !
Pour jouer c’est —> ICI