Salle et club à la fois, au rez-de-chaussée de la Friche La Belle de Mai, Le Cabaret Aléatoire s’aère aux premiers beaux jours de l’été nouveau sur le toit-terrasse de la Friche. En route pour une ballade entre terre et ciel au cœur de la Friche et des musiques qu’on aime !
Durant les prochaines semaines, en attendant leur réouverture, Nova donne la parole aux salles de spectacle et festivals amis de la radio.
Nous vous proposons un petit tour de France de ces structures qui font bouger activement la culture dans leurs régions. Ce sont nos partenaires et camarades que nous vous présentons aux six coins de l’hexagone. Qui sont-ils ? Que défendent-ils ? Quel est le dernier événement qui les a marqué et quels sont leurs espoirs pour 2021 ? Ils passent tou.t.es par notre petit questionnaire de rentrée.
Aujourd’hui, c’est au tour de l’équipe du Cabaret Aléatoire de Marseille de répondre à notre questionnaire.
- Racontez-nous l’histoire de la salle. Quelle est sa philosophie, son identité ?
Le Cabaret Aléatoire est à la fois une salle de concert, un club tous les vendredis, un espace de résidence pour les artistes émergents régionaux ainsi qu’un opérateur impliqué avec tous les publics de son territoire. Le Cabaret Aléatoire se situe dans le 3ème arrondissement de Marseille, au cœur de la Friche la Belle de Mai.
Ce projet a été créé en 2003, depuis son origine, ce sont plus de 1300 concerts organisés et 4300 groupes et artistes programmés, pour plus de 750 000 personnes accueillies. C’est un projet aux racines underground qui a compris que son positionnement et ses engagements répondaient aux attentes d’un public, et qu’il était possible de changer les choses. On a travaillé à donner une réelle place aux musiques électroniques, au centre de la Ville. On a toujours pensé sa communication, non pas simplement pour remplir des objectifs de fréquentations, mais pour susciter, le partage, l’échange et l’implication de notre communauté à un projet culturel et politique.
Le Cabaret Aléatoire accompagne les artistes et les nouveaux collectifs de la scène électronique régionale qui sont pour nous précurseurs des nouvelles tendances artistiques. Nous focalisons aussi notre attention vers les publics nous mettons en place des projets de sensibilisation, de pratiques artistiques, de professionnalisation à destination de tous et toutes.
Le Cabaret depuis sa création porte dans son ADN, une volonté de se construire à partir de très nombreuses collaborations.
Depuis 2014, le Cabaret Aléatoire est labellisé SMAC, c’est la seule SMAC à Marseille, et une des seules SMAC en France, qui revendique une direction artistique et une identité au service de « toutes les Cultures Electroniques ». Pour nous ces cultures électroniques portent des valeurs de liberté, de tolérance, d’inclusion, d’expérimentations. C’est ce qui nous donnent aussi envie de nous engager : Le Cabaret à mis en place une charte des valeurs et une formation pour l’ensemble de ses équipes, on a été l’un des premiers projets à lutter activement contre toutes les formes de discrimination,
– Quelle est votre couleur musicale, votre ligne artistique ?
Au centre de « Toutes les cultures électroniques », le projet est fondé sur une direction artistique, un projet de programmation et des « concepts » de programmation qui dépassent largement la simple question de la diffusion.
L’ambition c’est d’être un projet « Culturel et Global » qui donne autant à comprendre l’histoire qu’à découvrir les musiques et les cultures électroniques de demain. Pour cela, on écoute, on observe, on se questionne et on se ré interroge autant qu’il le faut. De l’évolution des musiques électroniques dans le temps, de leur genèse à ce qu’elles deviendront demain, des premiers « bastions » des musiques électroniques comme Berlin, Chicago ou Detroit jusqu’aux nouveaux territoires ou s’inventent les nouvelles musiques électroniques et ou se développent les nouvelles influences, partout dans le monde. Le rôle primordial des labels et de la production dans l’évolution des musiques électroniques, Le rôle actif et la place des nouvelles scènes locales et les nouveaux modèles artistiques et de développement du secteur que constituent les collectifs artistiques,
La transversalité des musiques électroniques et leur aspect pluridisciplinaire, leurs particularités dans les temps et des démarches de création, leurs différents modes de représentations et de présentations au public qui vont du Club et des soirées, aux concerts, aux temps d’écoute, aux installations sonores…
Et bien évidemment l’ensemble des valeurs des cultures électroniques, qui dépassent les esthétiques, car elles portent un modèle de société et un projet politique fondés sur les valeurs et l’espoir.
– Un des derniers événements, concerts programmés qui vous a tout particulièrement marqué.
Quelques mois avant la fermeture des salles de concerts nous avons accueilli les Puppetmastaz, pour nous cela revêt toujours quelque chose de particulier pour avoir contribués à la création de leurs deux premiers live, dans le cadre de résidence son, light, mise en scène et de performances toutes plus décalées les unes que les autres dans toute la ville. De Longues périodes de travail avec eux, des artistes incroyables, qui sont devenu des camarades. Le pouvoir créatif de ce projet, de l’écriture, à la composition musicale, au chant, à la Manipulation et à l’identité des personnages, et à l’incroyable prouesse du live, tout y est…
- Quelles sont vos projets de concerts, de festivals, vos envies, vos utopies pour 2021 ?
Les cultures électroniques ont su se nourrir de l’énergie créatrice des autres champs culturels et des autres disciplines artistiques pour créer de nouveaux espaces d’expérimentations artistiques, pour promouvoir des valeurs humanistes et pour fédérer des publics.
Notre principale Utopie, est par conséquent, notre nouveau Festival, « UTOPIA », une Ville Idéale et éphémère que nous avons imaginé, comme une immersion dans les musiques et les cultures électroniques, le temps d’un Week-End, les 24 et 25 septembre 2021, en transformant et en repensant la scénographie, et la déambulation de l’ensemble du site de la Friche Belle de Mai.
Un festival imaginé avant la crise Sanitaire, et qui a encore plus de sens aujourd’hui.
UTOPIA porte la cohérence entre le projet d’un opérateur permanent toute l’année sur un territoire, et d’un grand festival d’un nouveau genre.
Pour concevoir « UTOPIA », ce Festival que nous voulons ambitieux et innovant, nous nous appuyons sur la création d’un laboratoire de créations visuelles et sonores, immersif et participatif, ainsi qu’un laboratoire social et politique de réflexion et d’échange autour des valeurs véhiculées par les cultures électroniques.
Ce laboratoire, et permet d’expérimenter, de produire des contenus pluridisciplinaires, et de créer, toute l’année une partie des pièces d’un puzzle, qui prendra forme les 24 et 25 septembre 2021, dans le cadre du Festival « UTOPIA ».
Et de nombreux autres projets, comme les restitutions régulières du « Laboratoire de Création », un projet déambulatoire trimestriel à l’échelle de la Friche, un projet coopératif « Au Large » pour le Week End d’ouverture du Théâtre Silvain, Un programme spécifique annuel « Plus vite que la Musique », dédié à la question de l’accès des femmes et des communautés LGBTQ+ aux métiers de la musique, la préfiguration de l’Antenne Régionale de Technopol, pour fédérer et représenter les acteurs des cultures électroniques en PACA, La création d’un media « AAA » pour informer, transmettre et échanger ou un dispositif permanent de « captation vidéo et de streaming » pour compléter tous les modes de diffusion., sont les premières initiatives et les premiers projets qui sont d’ores et déjà, mis en œuvre, pour adapter le nouveau projet 2021 du Cabaret Aléatoire à la situation sanitaire, pour nourrir le projet structurel du Cabaret Aléatoire des prochaines années, et continuer à inventer UTOPIA, chaque jour.
En attendant le retour de la musique en live et en physique au Cabaret Aléatoire, les équipes vous offre des Tote bags et des places pour la soirée de réouverture !
Pour jouer c’est —> ICI