Le disque d’une tournée.
Il y a de cela quelques mois, nous vous évoquions en ces termes le dernier disque de Zoufris Maracas.
Du chemin a été parcouru depuis ces 4 accords composés pour combler une vie de chômeur qui s’ennuie…
Depuis les Zoufris Maracas ont connu le métro, dans un rapport ouvrier à la musique en allant chercher son casse-dalle avec les cordes, chaque jour. Et puis, c’est la chance d’être repéré et que leur talent ne reste pas souterrain, c’est un premier morceau, un Gamin, puis un premier disque, Prison Dorée, marqué par cette volonté de ne jamais trop devenir pro non plus pour continuer à créer naïvement, avec spontanéité.
De naïveté il n’est pas toujours question, puisque la musique de Zoufris n’est pas dénué de conscience politique, militant Greepeace et titulaire d’une maitrise sur les ONG, Vincent Sanchez ne chante pas pour rien, et l’homme chez qui l’exaspération finit par déclencher des chansons revient avec un nouveau disque sans détour, Chienne de Vie, où l’on sent la volonté d’aventure, de s’ouvrir à d’autres registres. Un disque dont l’écriture a été entamée au Mexique, et où les influences sont brassées au quatre vents. Des sons latinos manouches, africains ascendant disco tout en abordant des thèmes extrêmement variés, entre nano-technologies et chagrins d’amour.
Voyage dans le monde musical permanent, Zoufris Maracas convoque des rencontres du monde entier et pas des moindres, entre Winston McAnuff et le groupe réunionnais Lindigo. Penser l’autre, envisager autrui, c’est ainsi qu’on pourrait résumer la musique de Zoufris Maracas, en hommage aux ouvriers algériens venus travailler dans la France des années 50. Pari réussi. Pari d’autant plus réussi avec ce qui est la rencontre musicale par essence, le live. Zoufris Maracas a en effet une fois encore pris la route après la sortie de cet album, et laisse une trace discographique de cette tournée avec le live de la Jungle.