De Rachid Taha à Songhoy Blues en passant par Bonga, du Moyen-Orient à l’Afrique en passant par l’Amérique Latine, découvrez comment sonne l’exil en musique.
Rachid Taha – Ya Rayah
Littéralement « toi qui t’en vas », le chant de l’exil par excellence. Un standard du répertoire chaabi algérien, composé par Dahmane El Harrachi, popularisé ici par Rachid Taha, lui-même Oranais de France, loin de ses origines.
Issam Hajali – Khobs
Musicien libanais exilé à Paris dans les années 70 pendant la guerre civile. Son seul et unique album enregistré avec les moyens du bord à Paris a été réédité par Habibi Funk l’année dernière.
Melodians – Rivers of Babylon
Ce classique jamaïcain fait référence à un psaume de l’Ancien Testament et à l’exil des Israëlites, qui longent les rivières de Babylone loin de « Zion », leur ville d’origine.
Sierra Leone’s Refugee All Stars – Manjalagi
Groupe de vrais réfugiés exilés en Guinée pendant la guerre civile au Sierra Leone, le groupe a fait l’objet d’un documentaire en 2005, après leur retour au pays.
Manu Chao – Clandestino
Tube qui évoque le destin des immigrants clandestins, en particulier entre l’Afrique et l’Europe, entre « Ceuta et Gibraltar ».
Atis Independan – Kamarad
Un groupe d’Haïtiens exilés à New York dans les années 70 pendant la dictature de Duvalier, chantant leur soutien pour leurs « camarades » restés au pays.
Fugees – Fu Gee La
Haïtiens toujours, ici les amis Wyclef Jean et Pras Michel, dont la rencontre avec Lauryn Hill créera les Fugees (diminutif de Refugees comme chacun sait).
Chico Buarque – Samba de Orly
Comme beaucoup de ses compatriotes musiciens, Chico Buarque s’est retrouvé exilé dans les années 60 pendant la dictature militaire au Brésil. Réfugié en Italie, il en a profité pour composer parmi ses plus beaux morceaux, et notamment l’album culte Construção, où l’on trouve ce « Samba de Orly »: la chanson s’adresse à un voyageur qui court attraper son avion pour Rio, lui disant de bien embrasser cette ville qui lui manque.
Songhoy Blues – Mali Nord
Quatuor de Tombouctou qui a dû fuir la guerre civile, d’abord pour Bamako puis Londres, où ils ont sorti leur premier album Music In Exile. Sur leur second, Songs of Resistance, on retrouvait cette chanson dédiée à leur Mali Nord d’origine.
Mohamed Lamouri – Tgoul Maaraft
Du raï sentimental tiré du répertoire algérien: c’est avec cette chanson qu’on a découvert Mohamed, sorti de sa rame de métro de la ligne 2 pour enregistrer un premier album studio avec les gars de la Souterraine.
Pat Kalla – Le Métèque
Le lyonnais Pat Kalla revisite le succès de Georges Moustaki version afro-funk – la chanson originale questionnait à sa sortie en 1969 le rapport à la France avec les immigrés et le racisme.
Gordon Henderson – The Highest Bidder
Exile One, groupe de musiciens dominicains exilés en Guadeloupe dans les années 70, était mené par Gordon Henderson qui est crédité comme le créateur d’un genre de proto-zouk, le Cadence Lypso.
Bonga – Balumukeno
La légende du semba angolais a dû abandonner son pays natal tôt pour le Portugal. Son oeuvre est très marquée par les chants d’exil et l’évocation du retour.