Ce matin on rend hommage à une reine de la musique. On ne saurait dire si elle est une reine du jazz, du r’n’b, de la disco ou de la pop tant Patrice Rushen a tout aimé et tout su jouer.
Patrice Rushen grandit à Los Angeles, et à 3 ans commence à montrer de sacrés talents de pianiste. C’est précoce, et ses parents s’en rendent bien compte alors ils l’inscrivent dans un programme de musique pensé pour les tout petits virtuoses. Là, elle apprend la musique classique. Mais aussi et surtout le jazz, elle apprend à aimer la rigueur, la technique, l’audace, la spiritualité des musiciens comme Herbie Hancock ou George Duke. Et elle commence à sortir des albums super libres.
Parce que sa force à elle, c’est aussi qu’à cette même époque, elle adore aussi la funk, la pop, la soul. Et en 1978, un gros label prend conscience qu’elle est aussi talentueuse que curieuse, et que ça vaut de l’or. C’est Elektra, la maison de disque des Doors, de Queen ou de Buffalo Springfield.
Alors ils la signent pour un album. Eux n’y connaissent pas grand-chose en termes de musique noire américaine, ils vont donc la laisser faire un peu ce qu’elle veut, comme elle veut. Elle s’autoproduit, arrange, interprète tout. Patrice Rushen, entourée d’autres musiciens, sait très bien ce qu’elle veut et se passe volontiers des conseils de son label qui passe à côté de son talent.
Un disque sans étiquette
Le résultat est plusieurs albums géniaux, quasiment un par an, et surtout son 7ème : Straight From the Heart qui sort un 14 avril 1982. Et qui est remarquable. C’est un court disque qui se fout des étiquettes et qui fait danser, planer, qui est simple mais très exigeant. Et les médias vont avoir du mal à capter ce disque, en tout cas à comprendre à quelle chapelle il appartient. Restent que Patrice Rushen croit en elle et que des Quincy Jones, des Princes, des gens partout dont le monde vont être marqués durablement par cette œuvre.
Et même si vous ne la connaissez pas, vous la connaissez un peu grâce à son hit : « Forget Me Nots », qui va être samplé dans les années 90.
Si vous l’aimez, ça vaut le coup d’écouter tout le reste du disque !
Visuel © Pochette « Straight From the Heart » de Patrice Rushen