La revue de presse du 12 décembre
Parce qu’on est lundi, j’ai décidé de prendre « le risque de la naïveté »‘, comme on dit dans Le Monde.
Le Monde, qui consacrait ce week-end (dans le numéro encore en kiosque ce matin) un article à Julie, candidate à Koh Lanta, qui apparemment a fait l’objet de nombreux débats. Julie chante beaucoup, des disneys principalement, elle est tout le temps contente, et sourit comme une possédée en permanence, ce qui a d’abord énervé les gens. Et puis finalement, ils l’ont aimé.
Le Monde rappelle qu’en France, où l’on respecte plus les gens contre que les gens pour, on a beaucoup de noms pas jojo pour ceux qui ont le sourire accroché et s’obstinent à ne voir que le bon : « niais, nigaud, nunuche, ingénu, godiche, benêt, lunaire, naïf », mais le fait est que la bonne humeur de Julie a fini par être contagieuse, a interpellé, et fait des envieux.
L’occasion pour la journaliste de rappeler ce que dit la très sérieuse « ligue des optimistes » qui compte dans ses rang Erik Orsenna, Eric-Emmanuel Schmitt et Matthieu Ricard : Est ce que vous avez déjà vu un pessimiste changer le monde ?
L’optimisme parfois c’est tout simplement se rappeler qu’on a le choix, qu’il n’y a pas qu’un seul chemin possible, qu’à part la mort, il y a peu de fatalité.
Montrer qu’on a le choix, c’est un peu le crédo de la bande d’ami qui a créé Framasoft. Ils créent des services équivalents à Google, Amazone, Facebook, Apple, Microsoft -ceux qu’on appelle les GAFAM- fournis par des adeptes du logiciel libre et sans la surveillance qui va avec.Le délégué général Pierre Yves Gosset explique dans le Monde :
« Notre ambition n’est pas de remplacer les Gafam, mais de proposer des alternatives concrètes. Nous allons montrer que leur domination économique, technique et culturelle n’est pas une fatalité. D’autres choix sont possibles, nous ne sommes pas obligés de nous résigner à la normalisation du village global par les Américains. «
Du coup ils ont crée Framadoc à la place de Google doc, ou tonton roger, qui se charge d’effectuer pour vous toutes vos recherches internet. Quand Google veut en savoir plus sur vous, Google tombe sur ce bon tonton Roger
On sent qu’on tombe vraiment dans le royaume des optimistes actifs quand on apprend que tout le monde est invité à dupliquer lemodèle de framasoft, et que ceux qui le font sont appelé des chatons. Parmi les chatons de framasoft, Il y a par exemple la fédération française des motards en colère
Dans le monde des optimistes qui font, Les motards en colère se transforment en chatons.
Si on reste sur le Monde on peut aussi lire – toujours dans cette idée qu’être optimiste c’est savoir qu’on a le choix- l’interview d’Edouard Louis, l’auteur de En finir avec Eddy Bellegueule qui explique comment il a fait d’un handicap assez tragique
sa force principale. Il dit « le manque d’amour m’a sauvé la vie » .
Ou comment le rejet de ses parents lui a permis de s’extirper
de son milieu …
Et puis pour finir sur cette note, et dans le même genre de « je prends un truc vraiment dur, terrorisant, douloureux, stigmatisant et j’en fais quelques choses de beau voire d’utile »
J’ai très envie de vous diriger vers un très bel article assez long de Vice France écrit par Louise de Breteuil. Après plusieurs grave crise de démence, elle a été internée à Sainte Anne.
Elle raconte son quotidien, ses médocs, ses potes : Patrick , Antoine, le médium qui parle aux arbres, Abel, la réincarnation de Jésus ou de Clark Kent selon les envies, Sofiane, et la femme érotomane et celle qui aime passionnément son épouse
On lit par exemple : « Quand je retrouve Antoine, on a de grandes conversations philosophiques. Il m’explique que la douleur est toujours temporaire. On parle de la vie, de l’amour, des relations humaines. Il est très intelligent pour quelqu’un qui pense être un disciple de la réincarnation de Jésus. »
Ou plus loin : « Il est très intéressant, même quand sa maladie le fait partir trop loin. Il essaie de me convaincre qu’il a invoqué un suricate (son animal totem) qui se tient sur ma cuisse. J’ai beau avoir vérifié plusieurs fois, il n’y a qu’une clémentine à moitié entamée. Je lui dis que je ne le vois pas. Il me répond « c’est normal il est parti, il trouve que tu n’es pas sympa.»
Elle remercie aussi les soignants et se prépare à vivre en dehors de cette bulle, ce qui sera sans doute difficile mais comme on dit chez framasoft
« La route est longue mais la voie est libre »